Mohamed Nait Youssef
Un joyau architectural de la ville du Détroit. La salle de cinéma Alcazar, située dans le quartier Marshane de Tanger, fait peau neuve. Une bonne nouvelle aux cinéphiles et aux amoureux de l’image!
En effet, les travaux de restauration de cette salle obscure qui date de 1914 ont été enfin effectifs pour sauver ce petit bijou faisant partie de la mémoire collective de la ville. «La restauration de cette salle a préoccupé l’opinion publique et le tissu associatif culturel patrimonial local et régional sachant que les salles de cinéma constituent la mémoire de Tanger en particulier et le pays en général», nous indique le critique de cinéma tangérois, Azzedine El Ouafi ayant publié des photos très récentes sur son compte facebook sur la restauration d’Alcazar.
Pour lui, la restauration de cette salle tirera ce petit bijou architectural de la destruction. «C’est une bonne initiative de penser à Alcazar qui permettra au public et aux cinéphiles de Tanger de renouer le lien avec le 7e art », a-t-il précisé. Par ailleurs, cette célèbre salle de cinéma qui s’est transformée en ruines a été l’objet pendant des années de l’oubli.
«Il faut penser aussi à l’entourage de cette salle ainsi que sa programmation et sa gestion.», a-t-il ajouté.
Alcazar, une mémoire vivante…
Aux côtés des salles «Capitole» et «Vox», Alcazar était un repère des cinéphiles tangérois. «Alcazar est parmi les salles de cinéma populaires où le bon nombre de jeunes cinéphiles de ma génération ont découvert le 7e art. Dans les années 70, les enfants de mon quartier venaient voir un film à 60 centimes .On attendait que le film soit programmé aux salles «Alcazar» ou «Capitole» pour que le billet soit à la portée de tout le monde», nous confie le critique de cinéma tangérois Abdelkarim Ouakrim.
Dans ces salles, a-t-il ajouté, les cinéphiles tangérois regardaient les films dans un état «dégradé ». «À l’époque, on disait que le film a «descendu» dans ces salles obscures populaires où les enfants et les jeunes issus des couches sociales défavorisées pouvaient découvrir les œuvres du 7e art. Parfois, on regardait uniquement la moitié du film parce qu’il n’y a pas les mêmes conditions de projection à l’instar des autres salles bien équipées», a-t-il fait savoir.
Cette salle et bien d’autres à savoir «Capitole» ou encore «Al Maghrib» étaient une source inépuisable pour les cinéphiles et les citriques de cinéma de la ville.
«La salle d’Alcazar est la seule salle populaire qui a résisté aux temps, qui pourra se transformer à un club de cinéma ou une cinémathèque.», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Je suis très heureux que cette salle soit restaurée et rénovée où on pourra regarder les merveille du 7ème art mondial avec une programmation bien soignée », conclut-il.