La sortie cathodique de Saaïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, concernant la rentrée scolaire ne semble pas apporter des réponses convaincantes à l’ensemble des préoccupations des parents d’élèves. Ces derniers jugent que le Chef de département de tutelle fait montre d’un manque de clairvoyance à un moment où la situation pandémique demeure très inquiétante.
Joint par Al Bayane, Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves au Maroc (FNAPEM), a qualifié d’unilatérale la décision du ministre de l’éducation nationale en voulant de faire cavalier seul au lieu d’inscrire son action dans une approche participative. «Nous exigeons le report de la rentrée scolaire en attendant qu’il y ait un aplatissement de la courbe épidémique», a-t-il déclaré en substance. Il faut dire selon notre interlocuteur que l’adoption d’un modèle pédagogique imposant l’enseignement à distance tout en laissant le choix aux parents d’opter pour le présentiel relève d’une «catégorisation» qui ne fait qu’accroitre davantage les inégalités des chances entre les scolarisés.
Comme quoi, a-t-il poursuivi, l’Etat doit assumer ses responsabilités au lieu de vouloir abandonner ses missions. Qui plus est, l’expérience a montré les limites de l’enseignement à distance qui ne pourrait point se substituer au présentiel, surtout lorsqu’il s’agit de nouveaux cours, a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez Mohamed Ennahili, coordinateur national de l’Union des parents d’élèves des établissements privés au Maroc, qui a jugé que la décision prise par le département de l’Éducation est irresponsable. Cette décision, qui s’inscrit aux antipodes de l’esprit du discours du Souverain, prononcé à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de la révolution du Roi et du peuple, ne peut pas être opérationnalisée vu le manque flagrant du personnel éducatif.
Il faut dire, selon lui, que la décision irréfléchie du ministre a pour objectif de satisfaire la cupidité du lobby des établissements de l’enseignement privé et des éditeurs scolaires au détriment de la santé des enfants et de la volonté des parents d’élèves. En fait, selon un sondage d’opinion effectué récemment par l’Union des parents d’élèves et auquel ont pris part 7448 participants, 76,84% des voix exprimées sont en faveur du report de la rentrée scolaire jusqu’au 4 janvier 2021, alors que 13,45% des interviewés optent pour la rentrée scolaire en septembre en insistant sur l’adoption de l’enseignement présentiel.
Cependant, seulement 7,59% de l’échantillon de l’enquête veulent un modèle pédagogique alternant entre présentiel et apprentissage à distance.
Khalid Darfaf
