À la Casa Árabe de Madrid, quatre artistes hispano-marocains tissent les liens!

L’art tisse les liens entre les cultures et les peuples. En effet, entre le Maroc et l’Espagne un pas, une histoire partagée.  C’est à la Casa Árabe de Madrid que quatre palettes hispano-marocaines exposent actuellement leurs œuvres picturales.

L’événement se poursuivra jusqu’au 1er  mars 2020 ! Des univers divers… les touches artistiques de Said Messari, Monia Touiss, Amine Asselman, Khalid el Bekay mettent en lumière l’art contemporain marocain sous toutes ses facettes et formes.

Entre la sculpture, la gravure et la peinture, les travaux des artistes puisent dans les cultures marocaine et chinoise mais aussi dans l’héritage andalou et la poésie arabe. Certes, les quatre artistes ont fait le choix de continuer leurs carrières sous d’autres cieux, mais ils y gardent toujours leur attachement à la terre natale, aux racines, tout en s’ouvrant sur de nouveaux horizons esthétiques et universels. D’où en effet le choix du  thème de l’exposition ‘’Liens ouverts’’.

«Il y a des pays dont les histoires se croisent un jour et ils demeurent unis pour toujours. L’histoire de l’art au Maroc et en Espagne en est un exemple palpable. Il est bien connu que l’arrivée de la peinture espagnole au Maroc a contribué de manière décisive à la naissance de l’École des Beaux-Arts de Tétouan, de la même manière, les membres de cette école n’ont cessé d’enrichir la peinture espagnole contemporaine.», soulignent les initiateurs de cet événement artistique organisé en collaboration avec l’Ambassade du Maroc en Espagne.

Au-delà des affinités artistiques, les quatre artistes ont vu le jour au Maroc, ont fait leurs études  à la fois à l’l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, et aux  facultés des Beaux-Arts de Barcelone, de Pontevedra et de Madrid.  Ils partagent de fait le patrimoine artistique hispano-marocain.  Vivre entre deux rives, peindre l’entre-deux, l’art demeure la maison de l’être, de l’humain.

A travers une dizaine d’œuvres, Messari donne à voir un univers où la nature, l’identité, la matière, la relation de l’homme des temps modernes avec les nouvelles technologies sont les maîtres mots. Le vrai peintre est celui qui s’inspire et qui inspire aussi. En outre, les travaux de l’artiste Khalid El Bekay sont une véritable découverte et ré-découverte de la calligraphie chinoise et arabe.

Native de la colombe blanche, Tétouan, Monia Touiss qui partage sa vie entre Marrakech et Barcelone a rendu un vibrant hommage aux poètes des Mu’allaqāt, à travers ses œuvres présentées. Quant à l’artiste Amine Asselman, il a choisi de dévoiler par le bais de la sculpture, la céramique et la peinture, la splendeur du patrimoine culturel marocain et l’héritage andalou. Les supports et les techniques utilisés dévoilent ce qui  demeure caché dans chaque œuvre.

Hommage à l’école Tétouan…

L’École des Beaux-Arts de Tétouan a été depuis toujours une pépinière et un socle des artistes marocains et étrangers. Ainsi, de grands noms de la peinture marocaine et espagnole y ont fait  leurs études dans les salles de l’école tétouanaise avant d’aller plus loin. C’est ainsi  l’âme de l’art : voyager !

L’exposition « Liens ouverts » rend hommage à  cette école dont la valeur dépasse les frontières.

«La liste des peintres et des créateurs diplômés de l’École des Beaux-Arts de Tétouan, depuis 1946, est aussi longue que remarquable. On peut rappeler quelques-uns d’entre eux, tel que Amadeo Freixas et Mohamed Serghini, Antonio Moya Quirós et Mohamed el Mlihi, Martin Prado et Mohamed Sbaa, Francisco González et Abdallah Fakhar, Luis Fernando Florentín et Mekki Meghara, ou encore Garcia Muela, Saad Safaj, Shams Eddoha Ataa-Allah, Ahmed Imrani et la liste est longue.

Certains des peintres marocains mentionnés sont aujourd’hui membres de l’Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid ou de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Sainte-Elisabeth de Hongrie à Séville, où ils ont complété leur formation», ajoutent les organisateurs. Et d’ajouter : «aujourd’hui, nous pouvons affirmer l’existence d’une école hispano-marocaine dans les arts plastiques modernes et contemporains. La contribution de l’œuvre du chevalet espagnol à la tradition artistique marocaine est venue révolutionner son mode d’expression».

Pour les initiateurs, la symbiose de ces deux traditions les a catapultées sur la scène internationale et a ravivé l’intérêt pour les études en Beaux-Arts au Maroc, tout en promouvant en 2014 la création du Musée Mohamed VI d’art contemporain de Rabat, preuve sans équivoque que le pays jouit d’une santé créatrice extraordinaire, ouverte à toutes les tendances et à vocation universelle.

Il est à rappeler que les cimaises du Musée national centre d’art Reina Sofia à Madrid abriteront en 2020 l’exposition phare «Maroc 2020 à Madrid» à l’occasion de la saison culturelle marocaine en Espagne.

Mohamed Nait Youssef

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