A l’occasion de Hanouka, Biden réaffirme son soutien à l’Etat d’Israël

Attendons pour voir…

Que penser quand, au moment où le massacre des Palestiniens bat son plein et que des vieillards, des femmes et des enfants tombent, par milliers, sous les frappes de Tsahal, les chefs de ces deux grandes puissances que sont les Etats-Unis et la France fêtent la « Hanouka », cette fête juive qui commémore le soulèvement, il y a plus de 2000 ans, du peuple juif et « la ré-inauguration de l’autel des offrandes dans le Second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, après trois ans d’interruption et de fermeture par le roi séleucide Antiochos IV au IIᵉ siècle av. JC » ?

Que ces deux chefs d’Etat ne désapprouvent pas ce qu’aujourd’hui ce même peuple juif, ou ceux qui prétendent en « descendre » alors que de nombreux historiens contestent cette affirmation, fait endurer à un autre après lui avoir subtilisé sa terre ?

Difficile de ne pas adhérer à cette thèse quand, à l’occasion de la réception organisée, à cet effet, lundi soir à la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a réaffirmé son indéfectible attachement et son soutien, sans faille et vaille que vaille, à cet Etat d’Israël sans lequel, « il n’y aurait pas un seul juif au monde qui se sentirait en sécurité » ajoutant même qu’il est « sioniste » puisqu’ « il n’est pas nécessaire d’être juif » pour le devenir.

Emanant du Chef de la plus grande puissance mondiale, ces propos ont été chaleureusement applaudis par le public, majoritairement juif, qui assistait à la cérémonie et qui comprenait des survivants de la Shoah, des membres du Congrès américain, des représentants des différents Etats, des artistes ainsi que des dirigeants de toutes les communautés religieuses juives.

En France, c’est un autre son de cloche que la classe politique, réputée « laïque », a réservé à la commémoration, jeudi soir, du début de cette fête juive « des Lumières » dans la salle des fêtes de l’Elysée au moment où le massacre des palestiniens a lieu à la pleine lumière du jour puisqu’une salve de critiques a visé le Président français Emmanuel Macron pour son manquement à la laïcité.  

Mais si, du côté de l’Elysée, cet évènement n’avait pas été publiquement annoncé, par la présidence de la République, du moment qu’il avait été organisé, par la Conférence européenne des rabbins, qui voulait remettre, au chef de l’Etat français, le prix « Lord-Jacobovits » pour l’engagement de la France contre l’antisémitisme et qu’au cours de cette cérémonie, le président français n’avait fait qu’allumer la première bougie du chandelier de Hanouka avant d’assister, silencieusement, à la commémoration de cette fête religieuse juive, les mains jointes et un sourire aux lèvres, ce fut loin d’être le cas du chef de la Maison Blanche qui a saisi cette occasion pour réaffirmer que son « engagement en faveur de la sécurité du peuple juif est inébranlable », que l’aide militaire américaine continuera à être accordée à Israël « jusqu’à ce que le Hamas soit détruit » et, enfin, que Washington oeuvrera « sans relâche pour le retour des otages et ce, jusqu’au dernier ».

Ainsi, même si Tsahal mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza qui a fait plusieurs milliers de morts et de blessés – en majorité des femmes et des enfants – que cette « catastrophe humanitaire sans précédent » est condamnée par les chancelleries du monde entier et que, plus tôt dans la journée de lundi, une vingtaine de femmes portant des T-shirts noirs sur lesquels on pouvait lire « Pas en notre nom ! » s’étaient enchaînées à la clôture de la Maison Blanche en scandant « Biden, choisis ton camp ! Le cessez-le-feu n’est pas un génocide !», le Président américain Joe Biden ne semble pas être prêt à changer son fusil d’épaule et à cesser de fournir – ne serait-ce que provisoirement – au gouvernement le plus extrémiste de l’Histoire d’Israël, les armes qui lui permettent de poursuivre impunément le massacre des palestiniens mais attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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