La Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger organise, du 8 octobre au 5 novembre 2020, l’exposition «Cœur Blanc» de l’artiste peintre Abdelkhalek Belfquih à l’Espace Rivages. Abdelkhalek Belfquih, artiste maroco-français, est titulaire d’un diplôme d’artiste médiateur culturel et d’une licence professionnelle en activités artistiques et culturelles et des Études de l’histoire de l’art de l’université Via Domitia de Perpignan (France).
Sa création oscille entre la calligraphie, la peinture et la poésie. Une approche artistique qu’il nomme Callipainting. Ses travaux ne se soumettent à aucun étalon préétabli à l’aune duquel on pourrait les évaluer et constituent un fait pictural en formes et en couleurs avec une finalité précise : transmettre un message de Paix.
L’Espace Rivages accueille l’exposition «Cœur Blanc», dans un contexte de crise sanitaire après l’avoir organisée virtuellement sur www.e-taqafa.ma durant les mois de confinement. Les visites sont sans rendez-vous et obéissent au protocole sanitaire en vigueur.
«Depuis tout jeune, la curiosité m’a conduit à marcher des dizaines de kilomètres en observant la nature. Dans mon pays natal, le Maroc, j’ai pu effectuer de multiples séjours à travers toutes les villes et les douars, de Tanger à Dakhla. J’ai dirigé bénévolement des ateliers de recherches picturales, sous les tentes, escorté par les Forces Armées Royales (FAR), au profit des jeunes, d’Errachidia, Ouarzazate, Tata, Agadir, Guelmime, Tan-tan, Tarfaya, Smara, Laayoune, Boujdour et Dakhla.», souligne l’artiste.
Et d’ajouter : «Parfois même sous les tirs des mercenaires du Polisario. Avec les jeunes issus des provinces sahariennes marocaines, j’ai passé plus d’un an près de Laayoune sous les tentes, j’organisais des ateliers, au camp de l’union (Al Wahda), encadré par la Minurso. En traversant les mers et les océans, je suis resté ébahi par les cimes des hauteurs européennes, les lacs Suisses, les places des artistes et les théâtres français, à Java, le mont Karakatau et l’art du Wayang Kulit, le Passar Seni, le parfum du clou de girofle qui envahit l’espace public…».
Les sources d’inspiration et les références de l’artiste sont multiples. «Tout jeune, j’ai découvert que près de chez moi à Sidi-Kacem, était né le premier artiste abstrait du monde arabe, Jilali Gharbaoui. À l’Institut Royal de Rabat, j’eus la chance d’apprendre les arts appliqués par le formateur à l’école chérifienne du Palais Royal, Naji.», a-t-il expliqué.
«Ma formation d’animateur socio-culturel et ma carrière pendant plus de vingt ans, s’est faite sous la direction de l’un des artistes marocains pionniers : Issa Ikken. Jean-Bertrand Sire m’a permis l’ouverture vers de larges horizons, passant de la nature au produit matérialisé, allant vers la scénographie. Mais surtout l’exploration du sens entre la poésie du Hai Ku et la calligraphie. En France, j’ai découvert une dimension contemporaine de la calligraphie arabe chez l’artiste irakien Hassan Massoudy, ce qui a renforcé mon attachement à mes racines. Estéban Castaner critique et professeur d’Histoire de l’art m’a soutenu dans mes recherches universitaires autour de l’œuvre et du voyage d’Eugène Delacroix au Maroc.», a-t-il fait savoir.