Les travaux de construction du barrage de M’Dez, dans la province de Sefrou, ont atteint un niveau d’exécution de 30pc, a indiqué la secrétaire d’Etat chargée de l’Eau, Charafat Afailal.
La secrétaire d’Etat, qui effectuait jeudi une visite au chantier de construction de ce barrage en présence notamment du wali de la région Fès-Meknès, Es-Said Zniber et du gouverneur de la province de Sefrou, Abdelhak Hamdaoui, a précisé, dans une déclaration à la presse, que cette importante infrastructure hydrique devra être achevée fin 2018.
Ce barrage permettra l’alimentation en eau potable de la population de la province, l’irrigation des périmètres agricoles et la protection contre les inondations des zones situées à l’aval, a-t-elle poursuivi.
Selon Mme Afailal, la réalisation de cette infrastructure aura d’importantes retombées socio-économiques grâce à la création d’emplois, l’amélioration des qualifications de la main d’œuvre locale et le développement de l’éco-tourisme à la faveur de l’exploitation de la retenue du barrage.
Dans ce même sens, la déviation de la route provinciale 5016 permettra le désenclavement de plusieurs communes rurales, a-t-elle relevé.
Et d’ajouter qu’à la fin des travaux, le barrage M’dez permettra d’approvisionner les centres avoisinants en eau potable, avec une possibilité de production de l’énergie hydroélectrique.
Financé par le budget général de l’Etat, ce projet constitue la pièce maîtresse du schéma d’aménagement du haut Sebou entamé dans les années quatre-vingt par la réalisation du complexe Allal Al Fassi Matmata, en service depuis 1990.
Les travaux de construction de ce barrage, qui devra coûter 1,41 milliard de DH, ont débuté en octobre 2014. Son volume total est estimé à 2,6 M m3.
Auparavant, Mme Afailal a présidé à Sefrou une rencontre sur la situation hydrique dans la province. Elle y a insisté sur la nécessité d’une meilleure gestion de la rareté des ressources en eau dans la province de Sefrou et du développement de solutions durables adaptées aux changements climatiques.
Afailal souligne l’importance de la gestion de la rareté des ressources en eau
La secrétaire d’Etat chargée de l’Eau, CharafatAfailal, a souligné jeudi l’importance de la gestion de la rareté des ressources en eau dans la province de sefrou et du développement de solutions durables adaptées aux changements climatiques.
«Il n’y a pas de problème d’abondance des ressources en eau dans la province de Sefrou, mais plutôt celui de la gestion de la rareté de ces ressources», a dit Mme Afailal lors d’une rencontre sur la situation hydrique dans la province.
La secrétaire d’Etat a passé en revue, à cet effet, les principaux axes du programme de développement et de gestion des ressources hydriques dans la province, qui portent notamment sur la promotion de l’accès à l’eau dans le monde rural pour faire face aux périodes de sécheresse, à travers l’aménagement des sources et les forages d’eau.
Ce programme insiste également sur la rationalisation de l’utilisation des ressources en eau que ce soient celles destinées à la consommation ou à l’irrigation, a-t-elle souligné, mettant l’accent sur l’importance du développement d’une politique agricole adéquate et l’encadrement des agriculteurs.
Il convient également, a-t-elle ajouté, de poursuivre la construction des petits barrages, qui jouent un rôle important dans le développement local, le traitement et le recyclage des eaux usées, la lutte contre la pollution liée aux unités de trituration des olives et la protection contre les inondations.
«Une bonne gestion des ressources hydriques dans la province passe nécessairement par la conjugaison des efforts de tous les intervenants, y compris les services publics concernés, les autorités locales, les élus, les usagers et la société civile», a-t-elle relevé.
Rappelant le rôle central de l’eau dans le processus de développement du royaume, elle a indiqué que cette ressource figure parmi les principaux indicateurs inernationaux de développement humain.
Elle salué à cet égard l’expérience du Maroc en matière de gestion et de protection des ressources en eau, notant que la politique d’anticipation prônée par le Royaume lui a permis d’améliorer le taux d’accès à cette ressource dans différentes régions.
Lors de cette rencontre, différents intervenants du secteur de l’eau ont débattu des différents problèmes d’accès à l’eau dans la province et discuté des solutions à même d’améliorer la gestion de cette ressource et la mettre au service du développement socio-économique local.
La province de Sefrou, qui se situe dans le bassin de Sebou, se caractérise par une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 300 et 400 mm. Elle regorge également d’importants cours d’eau, dont Oued Sebou, de barrages, notamment celui d’Allal Fassi, et de nombreuses sources (Sebou, Timdrine, Ain Regurague, Louata).
Toutefois, une pression croissante s’exerce sur ces ressources, en raison de la forte demande en eau, en plus de la succession des années de sécheresse.
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Le barrage de M’dez, une infrastructure hydrique de grande envergure
Le barrage de M’Dez (province de Sefrou), dont les travaux de construction ont atteint un niveau d’exécution de 30%, constitue une infrastructure hydrique de grande envergure, qui permettra de capter, dans le cadre de la sauvegarde de la plaine de Saïss, les ressources hydriques des zones excédentaires pour en faire bénéficier celles à potentiel de développement ou qui connaissent un déficit pluviométrique.
Situé sur l’oued Sebou, à 58 km au sud-est de la ville de Sefrou, le barrage M’dez mobilise des investissements de près de 1,5 milliard de DH.
Avec une capacité de retenue de 700 millions de m3, dont 125 millions de m3 programmés annuellement pour l’irrigation, ce barrage devra aussi contribuer à l’alimentation en eau potable des centres avoisinants, à l’amélioration du niveau de protection des zones situées en aval contre les inondations, outre la possibilité de production de l’énergie hydroélectrique.
La plaine fertile de Saïss, importante zone agricole du Royaume, se trouvera ainsi dotée d’un levier de promotion économique permettant de drainer des investissements novateurs et de jouer ainsi un rôle catalyseur de la croissance de ce secteur vital pour l’économie marocaine.
«Ce projet permettra dans le futur d’irriguer des milliers d’hectares sur la plaine du Saiss, d’alimenter en eau potable plusieurs zones de la région et protéger contre les inondations d’Oued Sebou», a déclaré à la MAP, M. Abdelkhalek El Fenich, un ingénieur chargé de travaux au Barrage.
D’une capacité de retenue de 700 millions m3 d’eau, il sera construit par un remblai avec un masque en béton à l’amont de la digue principale, a-t-il expliqué.
Le projet est déjà sur sa deuxième phase, après une première où il a été procédé à la déviation de l’Oued dans une galerie souterraine de 400m de longueur, a-t-il ajouté.
Pour relever ce défi, des équipes de plus de 400 personnes dont plus de 30 Ingénieurs et techniciens pour l’encadrement ont été mobilisées, en plus d’un parc engin doté de matériels de haut niveau, a-t-il poursuivi.
Selon lui, un programme de qualification pour les citoyens de la région (Tazouta, Skoura, Adrej) dans les différents métiers des travaux publics a été mis en place. Et dès la fin de ce projet, ils auront suffisamment d’expérience pour travailler sur d’autres projets.
(MAP)