Al-Hoceima: Les députés appellent à la libération des activistes

Groupes de la majorité et de l’opposition à la Chambres des représentants ont laissé de côté les clivages politiques pour revendiquer la libération des activistes du Hirak arrêtés à Al Hoceima.

Le député Abdellah Bouanou n’y est pas allé par quatre chemin : «L’approche sécuritaire et les poursuites judiciaires ne résoudront pas le problème», dit-il. Surtout que «les revendications des habitants de la province d’Al Hoceima sont légitimes», s’accordent à souligner les députés.  Visiblement, l’appel des députés à libérer les mis en cause n’a pas trouvé bon écho auprès du ministre de l’Intérieur.  Chiffres à l’appui, Abdelaoufi Laftit explique que l’Etat n’a d’autre choix que d’intervenir lorsque certaines personnes violent la loi. En effet, 45 voitures ont été incendiées et 245 agents de police ont été blessés durant les 7 derniers mois. Selon Laftit, l’Etat a fait preuve de sang-froid dans la mesure où les forces de l’ordre n’ont pas réagi aux provocations de certains manifestants pendant 7 mois. Au contraire, «les autorités publiques ont garanti aux manifestants le droit à la liberté d’expression et de manifestation pendant toute cette période». Ce n’est qu’après l’interruption du prêche de l’imam d’une mosquée d’Al Hoceima que des personnes ont été arrêtées pour atteinte à la liberté de culte. Au total, 49 activistes ont été arrêtés, dont le leader du mouvement de protestation, Nasser Zefzafi.

Les enquêtes se poursuivent toujours sous la supervision du Parquet de Casablanca avec les suspects, qui ont été présentés lundi par la Brigade nationale de la police judiciaire devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca. Les accusations vont de l’implication dans des crimes d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat à la perception de dons et d’autres avantages pour financer une activité et une propagande visant à porter atteinte à l’intégrité du royaume et sa souveraineté, en passant par la participation et la contribution à l’organisation de manifestations non autorisées. Le ministre de l’Intérieur assure en tout cas que les personnes poursuivies bénéficient de toutes les garanties conférées par la loi.

En tête, la présomption d’innocence. Parallèlement, «l’Etat veillera à faire respecter la loi, à continuer à assumer ses responsabilités et à honorer ses engagements pris dans le cadre du programme de développement de la province d’Al Hoceima», a-t-il dit.  Et d’ajouter que «les comportements irresponsables de quelques individus ne vont en aucun cas entraver la dynamique de développement». D’autant plus que les projets prévus dans le cadre du programme «Al Hoceima, manarat al Moutawassit» dépassent même les revendications des habitants, estime Laftit. Cependant, «les chantiers programmés doivent découler d’une volonté politique au plus haut niveau et ne doivent pas être une réaction conjoncturelle», s’accordent à souligner les députés.

H.B.

Related posts

Top