Par Tariq Akdim*
Il est presque minuit, d’un jour comme tous les autres. Pardon! Pas comme tous les autres, je voudrais dire au temps du virus, rien n’est plus pareil. Ce qui est de l’ordre du normal avant ne l’est plus aujourd’hui. Mais pourquoi pensons-nous que tout change pendant ce contexte, et pourtant le texte ne l’assume pas, je voudrais dire, il ne le désire pas. Et bien, peut-être que c’est un désir de sens.
Au temps du virus, tout le monde parle, les réseaux «sociaux» s’enflamment, les conférences en ligne se triplent, tout le monde se donne le droit de chercher la vérité et dire des mots, mais personne ne le pense. Avons-nous pris le temps de comprendre ce temps ? Avons-nous compris quelque chose? Que devenons-nous? Qu’est ce qui a changé autour de nous? Ne plus sortir, ne plus avoir droit à marcher, à parler, à saluer, à embrasser, à courir, à faire tout ce qu’on veut? Si cela qui se considère comme changement, je préfère rester chez moi. Que voudrions-nous réellement? Mais, vraisemblablement que se passe t-il sans logos? Sans un minima de bon sens?
Je ne cherche pas de réponses prêtes, simplement une quête de sens, une quête de ce temps perdu… Un vrai moment de retour à soi, de retour à l’être, puisque rien ne change si nous nous changeons nous-mêmes. Voici un premier moment auquel nous faisons face.
Et puis depuis le début, je vous parle de ce nous, de ce retour à soi qui n’a sens sans une prise en soi du collectif. Ensemble, nous irons loin. Et c’est ici que se joue les temporalités, au temps du virus qui ne fait mal à soi que dans sa relation avec l’autre et donc la collectivité. Le temps des autres devient alors le temps de soi, et c’est aussi le deuxième moment que je vous propose.
Or, il est vrai que ce va-et-vient vous parait complexe, mais au désir de sens, il devient indispensable à ce retour au vivre-ensemble. Mais au-delà de ces considérations purement humaines, il y a ce mal éclairé qui nous inspire, défend aussi nos priorités et la philosophie du devenir de notre postmodernité, ou du moins de cette recherche d’une nouvelle ère, qui ne se compose pas encore au temps de crise. Vous avez dit crise? C’est cela le troisième moment.
Crise au temps du virus est une crise douce, je parle plutôt de celle de la pensée, celle qui intrigue la collectivité, qui est plus dangereuse que les finances ou la gouvernance. Celle qui parle au nom du devenir de l’homo-sapiens au-delà des frontières, elle a besoin de vrais penseurs-acteurs et pas de chercheurs-passeurs!
*Président du LOGOS, chroniqueur