Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
Pour apaiser les tensions entre Washington et Pékin, qui avaient été particulièrement exacerbées durant la présidence de Donald Trump et qui ont trait notamment aux restrictions américaines sur les exportations vers la Chine de technologies avancées concernant les semi-conducteurs, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a entamé, ce mercredi, sa deuxième visite en Chine en moins d’une année.
Pour cette visite qui intervient après celle qu’il avait effectuée en Juin dernier, le ministre américain a précisé que les deux pays doivent être aussi « clairs que possible dans les domaines dans lesquels (ils ont) des divergences, au moins pour éviter les malentendus et les erreurs de calcul».
Au menu des discussions entre les chefs des diplomaties des deux pays, ont figuré des questions très délicates comme celles afférentes aux pratiques commerciales de la Chine, au soutien de Pékin à Moscou, à la question de Taïwan à propos de laquelle le ministre américain a appelé son interlocuteur à faire preuve de retenue alors qu’un nouveau président sera investi le 20 Mai prochain ou encore au dossier concernant le réseau social «TikTok» qui, après avoir été accusé, par Washington, d’espionner des américains pour servir la propagande chinoise – ce que ce dernier a catégoriquement nié – se voit, désormais, menacé d’interdiction aux Etats-Unis s’il ne rompt pas ses liens avec sa maison-mère chinoise «ByteDance».
En abordant la question desdites restrictions, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a tenu à préciser que les relations entre les deux pays «sont confrontées à toutes sortes de difficultés», que «les droits légitimes de la Chine en matière de développement ont été indûment opprimés » et que ses « intérêts fondamentaux (ont été) remis en question».
Mais, bien qu’il ait reconnu que les relations entre Pékin et Washington «commencent à se stabiliser», le chef de la diplomatie chinoise ne s’est pas empêché de mettre en garde l’administration américaine contre la persistance d’«éléments négatifs».
Mais, si, comme l’a signalé un média d’Etat chinois, au cours de cette visite qui s’est achevée vendredi le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères a tenu une séance de travail avec le président chinois Xi Jinping, cette rencontre n’a été rendue publique qu’à la dernière minute comme ce fut le cas lors de la précédente visite à Pékin du chef de la diplomatie américaine.
Au cours de cette rencontre, le président Xi Jinping a appelé à «des efforts supplémentaires» pour apaiser les tensions, notamment commerciales, qui demeurent, car «la Terre est suffisamment grande pour que la Chine et les Etats-Unis puissent chacun se développer et prospérer».
Après avoir déclaré, en outre, que «la Chine serait heureuse de voir des Etats-Unis confiants, ouverts, prospères et qui se développent», le dirigeant chinois a émis le souhait de voir les Etats-Unis «adopter une vision positive du développement de la Chine (car) quand ce problème fondamental sera résolu (…) les relations pourront véritablement se stabiliser, s’améliorer et avancer».
Sachant, enfin, que ce mardi, au moment-même où Antony Blinken était en Chine, le Congrès américain a voté une loi exigeant que l’application «TikTok» soit cédée par sa société mère chinoise « ByteDance », sous peine d’être exclue du marché américain alors que cette dernière s’y refuse pour le moment et que le chef de la diplomatie américaine reste, pour l’heure, fortement préoccupé par le soutien de la Chine « à la base industrielle de défense russe » en livrant, à Moscou, du matériel et des technologies à double-usage pour faciliter son effort de réarmement, est-il permis de croire que les relations entre Washington et Pékin vont connaître des jours heureux ?
Attendons pour voir…