L’accord social tripartite
La Confédération démocratique du travail (CDT) a estimé, dimanche à Casablanca, que l’accord social tripartite, signé le 30 avril 2022 à Rabat, entre le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les centrales syndicales les plus représentatives, a permis de réaliser une série d’acquis dans les secteurs public et privé et de réhabiliter le dialogue social en tant que cadre institutionnel de négociation tripartie.
Dans un discours de son bureau exécutif à l’occasion de la célébration de la fête du travail (1er mai) sous le slogan « Le militantisme pour la répartition équitable des richesses et non pour le paiement de la facture des crises », la CDT souligne que « nous avons réussi, à travers l’accord du 30 avril et la charte nationale du dialogue social, à réhabiliter l’institution du dialogue social en tant que cadre institutionnel de négociation tripartie pour toutes les questions et les lois sociales tout en s’engageant à mettre en oeuvre les engagements précédents contenus dans l’accord du 26 avril 2011 ».
Ce discours, prononcé par Khalid Alami Houir, secrétaire général adjoint de la CDT lors de la célébration de la fête du travail à Casablanca, indique qu’en plus de réaliser une série d’acquis dans les secteurs public et privé, l’accord social tripartite comporte des engagements clairs.
Le discours, prononcé en même temps dans les unions régionales de la centrale syndicale, insiste que l’accord « nécessite que nous mobilisions toutes nos capacités pour affirmer notre présence comme force de proposition pour les questions et les projets de loi qui seront prochainement au centre des débats », soulignant également l’impératif de mobiliser la classe ouvrière pour « faire face à toutes les tentatives visant à saper les acquis sociaux ».
Selon la même source, la centrale syndicale continuera à défendre la classe ouvrière et l’ensemble des salariés et leurs causes justes, et à contribuer au militantisme démocratique aux côtés de ses alliés avec tous les sacrifices, l’abnégation et la résilience que nécessitent ces importantes missions.
Notant que la célébration du 1er mai intervient cette année dans un contexte marqué par une crise complexe qui a eu un impact sévère sur la classe ouvrière, M. Alami Houir a souligné que la situation au Maroc requiert un dialogue national global, responsable, institutionnalisé et durable, qui soit à l’origine de contrats sociaux répondant aux revendications justes et légitimes de la classe ouvrière, tout en insistant que le dialogue social est une composante essentielle de l’édifice démocratique.
Dans ce sens, a-t-il ajouté, la CDT s’est engagée avec conscience et responsabilité dans les sessions de dialogue social tripartite, qui a été lancé après les multiples appels adressés au chef du gouvernement et les sit-in organisés à l’échelle nationale le 13 février 2022, avec trois revendications principales à savoir: préserver le pouvoir d’achat, respecter les libertés syndicales, et institutionnaliser le dialogue social.
Après avoir rappelé le lancement du processus de dialogue central avec une rencontre avec le chef du gouvernement, il a souligné que la CDT a affirmé à cette occasion que le dialogue social doit tenir compte cette année du contexte social national et apporter des réponses claires et concrètes en rattrapant le temps perdu au cours des 10 dernières années, et ce en institutionnalisant le dialogue social et en garantissant sa régularité et sa périodicité.
S’agissant du choix du slogan de la célébration du 1er mai cette année, il a relevé qu’il découle, selon la CDT, de la crise profonde à laquelle est confronté depuis près de 3 ans le Maroc, à l’instar des autres pays, en raison de la pandémie de Covid-19, estimant que le citoyen « ne doit pas payer la facture des crises au moment où une petite frange de la population accapare les richesses, tirant parti illégalement et immoralement de la situation que vit notre pays ».
Évoquant l’intégrité territoriale du Royaume, il a réitéré la position constante de la Confédération démocratique du travail au sujet de la question du Sahara marocain et la mobilisation pour « faire face à toutes les manœuvres et intrigues ourdies par les ennemis de l’intégrité territoriale de notre pays ».
Il a par ailleurs ajouté que la centrale syndicale appelle la classe ouvrière du grand Maghreb à unifier les efforts pour l’édification d’un espace maghrébin solide où règnent liberté, démocratie et développement global.
Pour ce qui est de la cause palestinienne, il a affirmé qu’elle a toujours constitué une partie intégrante de l’identité de la CDT et une constante de son discours et de sa pratique, réitérant le soutien de la centrale syndicale au peuple palestinien et à son droit à un Etat palestinien avec Al Qods comme capitale.
Lors de la célébration de la fête du travail, qui a eu lieu en présence de représentants de partis et de la société civile ainsi que nombreux travailleurs, des banderoles ont été déployées exhortant à davantage de mobilisation pour préserver les acquis et continuer à défendre les droits de la classe ouvrière dans les différents secteurs.
Le gouvernement, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les centrales syndicales les plus représentatives ont signé, samedi à Rabat, le procès-verbal d’un accord social et une charte nationale du dialogue social, lors de la réunion de la Haute commission du dialogue social présidée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Le procès-verbal de l’accord, couvrant la période 2022-2024, a été signé par M. Akhannouch, le président de la CGEM, Chakib Laalj, le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Naama Mayara, et les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT), Khalid Alami Houir et Bouchta Boukhalfa, et le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural, Mohamed Ammouri.