Au premier semestre 2017, la BCP a annoncé un RNPG de 1,5 milliard de DH, en hausse de 9% par rapport au premier semestre 2016. En effet, au niveau des réalisations financières, le premier semestre a été aussi marqué par la hausse de 1% du produit net bancaire (PNB) à 8,2 milliards de DH. Pour sa part, le coefficient d’exploitation a stagné à 49,3%, d’où un résultat brut d’exploitation (RBE) de 4,2 milliards de DH, en hausse de 1%, de manière similaire à celle du PNB. Ainsi, c’est la baisse du coût du risque de 8,3% à 1,6 milliards de DH, qui a permis un saut de 8,1% du résultat d’exploitation à 2,55 milliards de DH.
Sur ce volet du risque, l’encours des créances en souffrance est de 18,3 milliards de DH, en hausse de 7,6% sur un an. Cet encours est provisionné à hauteur de 78,3% contre 72,9% au premier semestre 2016.
De plus, Mohamed Benchaâboun, PDG de la BCP a insisté sur les efforts extrêmement importants en matière de provisionnement des risques et la couverture des créances en souffrance. Il a ainsi notamment évoqué la provision pour risque pays relative à la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui atteint désormais 500 MDH.
En perspectives, la BCP prévoit une croissance moyenne annuelle de 4,8% pour son PNB afin d’atteindre un niveau de 16,8 milliards de DH à horizon 2017 contre 15,3 milliards de DH en 2015. Pour sa part, le résultat net consolidé devrait connaitre une hausse moyenne annuelle de 11,4% pour s’afficher à 3,75 milliards de DH à fin 2017 contre 3,02 milliards de DH à fin 2015.
A l’international, la banque s’apprête à s’installer dans le court terme au Togo et en Guinée. Aussi, elle lorgne sur le Gabon et le Cameroun. De plus, les discussions se poursuivent autour de la reprise de la Banque de Kigali, qui pourrait devenir un hub pour l’Afrique de l’Est. Auparavant, la BCP avait finalisé la prise de contrôle de la Banque Internationale pour l’Afrique au Niger (BIA-Niger), deuxième institution bancaire du pays. La BCP qui était déjà présente à travers Banque Atlantique Niger, est ainsi devenue le premier groupe bancaire du pays.
Par ailleurs, la BCP est aussi actif au niveau de l’assurance car après le désengagement de la SFI, MAMDA et MCMA détiennent désormais plus de 10% du capital de la BCP tout en envisageant à court et moyen terme de porter leur participation à un niveau plus élevé. La BCP est d’ailleurs liée avec les mutuelles MAMDA et MCMA, depuis la création de la Mutuelle Attamine Chaabi (MAC) en 2015. Cette dernière a déjà pu générer 2,7 milliards de DH de primes en 2016, s’accaparant 7,8% de parts de marché. Ces primes générées uniquement dans l’Assurance-Vie, confèrent à la BCP et son partenaire une part de marché de 19,2% sur ce segment.
Sur un autre registre, la Banque Centrale Populaire a bouclé la souscription à son Green Bond pour un montant total de 135 millions euros. Cette émission de Green Bond en Euro est souscrite par IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale, et Proparco, filiale de l’Agence Française de Développement (AFD), pour des montants respectifs de 100 et de 35 millions euros. Ces recettes en devises, permettent ainsi à la BCP de sécuriser ses investissements extérieurs.
Farid Mezouar
(Directeur de flm.ma)