Colombie : Prolongation du cessez-le-feu entre le gouvernement et l’ELN

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Si Gustavo Petro, qui est le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a, dès son accession à la tête de ce pays, entamé des discussions avec les principaux groupes armés qui y opèrent tels l’Armée nationale de libération (ELN), les dissidents des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), d’obédience marxiste, qui rejettent l’accord de paix historique de 2016, des groupes paramilitaires et même des groupes de narco-trafiquants, force est de reconnaître que cette politique de « paix totale » s’est heurtée à de nombreux obstacles et a été sévèrement critiquée par l’opposition au moment où, pour accroître leur influence territoriale, ces groupes armés, tout comme certains groupes paramilitaires d’extrême-droite des années 1990 ainsi que de simples gangs de narco-trafiquants, ont multiplié leurs actions.

Ainsi, dans le cadre de cette « paix totale », il ressort du communiqué conjoint du gouvernement de Colombie et de l’Armée nationale de libération (ELN) élaboré, ce mardi 6 Février,  à l’issue des négociations qui ont eu lieu à La Havane, que les deux parties ont décidé de « prolonger, à partir de minuit et pour cent quatre-vingt jours (180), le cessez-le-feu bilatéral, national et temporaire ». 

Présente dans l’Ouest de la Colombie, sur la côte Pacifique et dans le nord-est frontalier du Venezuela, l’ELN, qui compterait quelques 5.800 combattants, tient tête à l’Etat colombien depuis sa naissance, en 1964, dans le sillage de la révolution cubaine lancée par Fidel Castro.

Aussi, pour « contribuer au développement » de ce cessez-le-feu, l’Armée nationale de libération (ELN), qui est la dernière rébellion encore active en Colombie s’est, également, engagée à « suspendre les enlèvements » et les « rétentions à caractère économique ».

Pour rappel, en procédant, en Octobre dernier, à l’enlèvement du père du footballeur colombien Luiz Diaz qu’elle relâchera douze jours plus tard, l’ELN avait sérieusement malmené le processus de paix entamé une année auparavant lors du précédent cycle de négociations qui avait eu lieu au Mexique après ceux qui s’étaient déroulés au Venezuela, au Mexique et à Cuba et auxquels avaient participé des représentants des gouvernements du Brésil, du Chili, de Norvège, d’Allemagne, d’Espagne, de Suède et de Suisse et même du Secrétariat général des Nations-Unies.

Ainsi, le cessez-le-feu qui était entré en vigueur le 3 Août dernier, à La Havane, et qui était arrivé à échéance le 29 Janvier, a été prolongé de sept jours, la semaine dernière, afin d’accorder, aux négociateurs, un délai supplémentaire leur permettant de proroger la trêve et d’accueillir le ministre colombien de la Défense, Ivan Velasquez venu participer aux négociations qui devaient prendre fin ce mardi matin.

Est-il permis de croire que la paix sera au bout du chemin à l’issue de cette nouvelle trêve de 180 jours signée entre le gouvernement colombien et l’Armée nationale de libération (ELN) ?… Attendons pour voir

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