Combler le retard de l’organisation sur les idées…

Beaucoup d’observateurs s’accordent pour souligner  l’importance de la dernière session du comité central du PPS.

Un constat conforté par le fond et la forme de cette 8ème rencontre du parlement du parti du livre. Consacrée à un thème stratégique sur comment penser le devenir du parti dans un contexte très spécifique voire complexe, cette session a choisi  d’abord d’innover dans sa forme en adoptante une formule originale pour plus d’efficience et d’efficacité à la fois dans la gestion de la participation et dans le processus de la prise de  décision.

C’est ainsi qu’en amont les travaux du CC proprement en été mis en chantier dans des rencontres régionales thématiques pour déblayer le terrain de la réflexion, bénéficier de l’expertise de personnalités proches du parti et impliquer l’ensemble du parti dans le processus de rénovation souhaitée.

Sur son déroulement même, le changement a consisté dans la démarche par ateliers. Les documents qui synthétisent la réflexion entamée ont été discutés dans des groupes restreints offrant plus de temps de parole aux différents intervenants qui pouvaient ainsi cerner la problématique et la développer dans de nouvelles conditions de réception. Les résultats de l’avis de tous les militants ont été à la hauteur des attentes. Un titre générique a été adopté pour résumer la nouvelle philosophie qui va guider désormais l’action du parti, c’est Attajadour (enracinement).

Un concept qui équivaut tout un programme. Le parti se met ainsi en ordre de marche pour une nouvelle mutation, principalement organisationnelle, pour être à la hauteur du projet de société qu’il préconise. La 8ème session du comité central est un jalon important sur cette voie.

Certes, les résultats réalisés par le parti lors du dernier scrutin législatif ont pesé sur les travaux de cette réunion. Un score en termes de voix comme en termes des sièges en deçà des attentes. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique ce tournant épistémologique préconisé par Attajadour.

Les élections et les scores obtenus ne sont perçus en fait que comme déclencheur de ce qui est déjà en latence dans le non dit du discours. Le parti était conscient en effet de la nécessité d’ouvrir un débat sur les questions d’organisation en liaison avec la réflexion sur quel rôle aujourd’hui pour un parti de gauche dans un contexte marqué par la droitisation du vote et par l’emprise des idéologies conservatrices sur la société. Autant le parti avait fait des avancées importante dans son analyse politique du contexte actuel, autant son organisation ne parvenait pas à suivre et à transformer  en acquis son rayonnement et la justesse de ses positions. Il s’agit désormais d’agir pour combler le retard de l’organisation sur les idées.

Les questions d’organisation ont été cruciales dans l’histoire du mouvement socialiste. De grands leaders ont consacré des écrits fondateurs à la question. Pendant longtemps nous étions inscrits dans cette mouvance. Préconisant un idéal de changement, nous avons adopté dans le passé des formes d’organisation offrant un modèle de contre-société (discipline de fer, qualité intellectuelle intrinsèque, militant modèle social…).

Cela a abouti à l’impasse. L’avant-garde confinait à la secte. Avec l’ouverture du système politique et le triomphe de la démocratie comme idéologie, le parti s’est ouvert embrassant l’air du temps ; conséquence, l’organisation s’est effritée confinant à la déliquescence.  Les rapports présentés au dernier CC ont pointé du doigt les lacunes et les dérives constatées à ce niveau.

Une nouvelle culture organisationnelle est à l’ordre du jour. Elle s’inspire d’abord du projet de société auquel nous aspirons, à savoir la démocratie.  Elle doit en outre être galvanisée par notre programme politique, celui d’assurer à nos idées une présence (une hégémonie) dans tous les échelons de la vie sociale (parlement, communes, société civile, mouvements social).

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