Notre pays déverrouille progressivement les espaces de la vie active, en dépit de la subsistance de la Covid-19. Après avoir mis le paquet sur le choix de la santé sur celle de l’économie, il semble bien être contraint à concilier les deux options.
En effet, tout en gardant les gestes barrières, marqués par un certain allègement, il met le cap sur la relance du tissu entrepreneurial, sous tout son éventail pluriel. D’autant plus que le pays compte parmi les plus «maîtrisants» de la pandémie, malgré la pulvérisation de foyers professionnels dans des régions du royaume.
Certains observateurs ont même été critiques à l’égard de la tergiversation dont les décideurs centraux ont fait preuve à libérer le système économique national, à l’instar des pays de la Méditerranée où le virus était plus létal. La sortie vers ce volet devenait, au fil du temps, une nécessité de forte acuité, puisque son impact sur la vie des humains était encore plus soporifique que l’épidémie elle-même. Notre pays s’en est rendu compte tardivement certes, mais à bon escient tout de même sur la gravité de la situation.
Seulement, il s’obstine à verrouiller son ciel au moment où son entourage a rouvert les frontières aux multiples échanges. Depuis le 27 mars dernier, soit plus d’une centaine de jours, son territoire est cadenassé, à double tour, aux visiteurs en quête de sites de détente comme le proposent les nôtres, réconfortés par une stabilité singulière.
Le mutisme blafard de l’exécutif dans ce sens, est exaspérant, a plus d’un titre. Presque la totalité des partenaires serait favorable à la reprise de ses flux touristiques dans nos destinations, alors que les unités hôtelières et les activités parallèles s’impatientent de voir s’épanouir leurs produits, remis à neuf, après de longs mois léthargiques.
Ceci dit, on rappellera, à cet effet, la décision de l’Union Européenne selon laquelle la date de l’entame des voyages touristiques est fixée aujourd’hui, le 1er juillet, à destination d’une quinzaine de pays dont le Maroc. Un acte de confiance vis-à-vis de notre pays qui tonifie davantage la justesse notoire des mesures entamées pour contrecarrer la crise virale.
De même, on apprécie aussi l’estime dont jouit notre pays au sein de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) concernant l’appui de la recrudescence du tourisme. Il est bien vrai qu’une telle décision est sujette à une profonde réflexion sur les retombées qui en découlerait.
D’autant plus qu’il se sera agi des compatriotes que l’Etat est en train de rapatrier dans les conditions optimales. Cependant, il importe également de voir du côté des professionnels dont l’absence de visibilité sur la saison d’été ou encore du prochain hiver, s’avère déroutante. Il est à constater, non sans satisfaction, les actions menées par les autorités respectives pour le redressement de plusieurs segments de l’industrie nationale.
Toutefois, l’industrie touristique et sa riche panoplie de clapets attenants, profondément minées par la crise endémique, seraient renvoyées aux calendes grecques. A présent, le tourisme dans sa globalité (hôtellerie, restauration, agence de voyage, transport, location de voiture, artisanat…) endure le calvaire de l’exclusion du manque de fonds public pour assurer sa survie.
Plus de 34 milliards de dirhams de perdus dans un secteur, en pleine agonie, en termes de devises, mais aussi de propriétaires, de salariés et foyers en chute libre. L’Etat est de son devoir de réagir et s’y pencher sérieusement. C’est de l’économie du pays, mais surtout de la santé sociale dont il est question!