Corée du Nord: une réédition du coup du «parapluie bulgare»?

Bien que la guerre froide relève, désormais, du passé, les affaires à la James Bond continuent de fleurir en certains endroits. Et si cette fois-ci ce ne sont pas ces fameux «parapluies bulgares» d’autrefois, qui sont en première ligne, cela leur ressemble étrangement. La victime ? Le demi-frère ainé de l’actuel dirigeant de la Corée du Nord, le tristement célèbre Kim Jong-un.

Longtemps pressenti comme étant le dauphin potentiel de son père Kim Jong-il avant de tomber en disgrâce, à la suite, dit-on, d’une tentative manquée d’entrer au Japon en 2001 à l’aide d’un faux passeport pour aller visiter Disneyland, Kim Jong-nam aurait trouvé la mort sur son chemin ce lundi 13 Février dans la galerie marchande de l’aéroport de Kuala Lampur en Malaisie au moment même où il s’apprêtait à embarquer dans un vol pour Macao.

Si l’on en croit la chaîne de télévision malaysienne TV Chosun, le défunt aurait été «empoisonné» par deux femmes qui auraient immédiatement quitté les lieux après avoir commis leur forfait; une réédition du célèbre coup du “parapluie bulgare” mais avec une aiguille cette fois-ci. Aspergé par ces deux femmes à l’aide d’un spray, le fils ainé de l’ancien homme fort de Corée du Nord, né en 1970, aurait rendu l’âme lors de son transfert vers les urgences de l’hôpital de Putrajaya.

Après sa tombée en disgrâce, Kim Jong-nam avait vécu en exil à Macao. Appelant à la mise en place de réformes dans son pays et contestant le mode de succession dynastique du pouvoir, le défunt était très proche de son oncle Jang Song-thaek, exécuté en 2013 après avoir été le numéro deux officieux sous le régime de Kim Jong-il et, dit-on,  le mentor politique de l’actuel dirigeant de Corée du Nord.

D’après un responsable de la police de l’aéroport de Kuala Lampur, les autorités ont découvert ce lundi dans le hall de l’aéroport un quadragénaire coréen malade et l’ont immédiatement conduit vers l’hôpital. Il est mort durant ce transfert. Et le responsable sécuritaire d’ajouter : ”Nous avons aucun autre détail sur ce coréen. Nous ne connaissons pas son identité”.

Néanmoins, si l’on en croit une source citée par Yonhap, l’agence de presse nationale sud-coréenne, l’intéressé aurait été assassiné par des agents des services secrets nord-coréens ayant profité “d’une brèche dans la sécurité de ce dernier ”.

Cet assassinat s’il en est – et il serait impensable qu’il ne le soit pas – serait donc le plus important commis sous le régime de l’actuel dirigeant nord coréen Kim Jong-un.

Nabil El Bousaadi

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