Les crédits bancaires en mode ralenti

Les crédits bancaires tournent au ralenti. Bank Al Maghrib révèle dans sa publication mensuelle que leur taux de progression est resté inchangé à 5,1% en mai dernier. Tous les segments stagnent en fait. Ainsi, le crédit à l’équipement est quasi stabilisé à 5,9%, recouvrant notamment un recul des prêts accordés aux établissements publics à 3,1%, après 5%. Dans le milieu bancaire, on explique cette contraction de l’activité par les difficultés causées par le rallongement des délais de paiement. Selon Inforisk, le nombre d’entreprises défaillantes s’est aggravé depuis janvier dernier pour atteindre 3.861.

Les autres catégories de crédits sont aussi en mode ralenti. Ainsi, la progression des crédits à la consommation est restée quasiment stable autour de 4,9%. Idem pour les prêts à l’habitat qui ont maintenu le même taux de progression que le mois précédent, avec également un ralentissement de la croissance des concours à la promotion immobilière de 1,1% contre 0,5%. De même, les prêts à l’immobilier ont vu leur taux de progression passer de 3,9% à 3,7%. L’incitation par la baisse des taux d’intérêt n’aura donc pas produit l’effet escompté. Pourtant, les banques tablaient sur une reprise au cours de cette année, grâce notamment aux besoins nés des programmes mis en place pour doper l’économie, notamment le Plan d’Accélération Industrielle. Sur le terrain, leurs bilans ont été affectés du fait notamment de la baisse de leurs marges d’intérêt, conjuguée à une nouvelle hausse du risque de crédit sur leurs opérations réalisées au Maroc. Leurs activités opérées à l’étranger leur ont toutefois permis de s’en sortir et de disposer d’un bon niveau de capitalisation.

Par secteur, le taux d’accroissement des crédits au secteur non financier s’est accéléré de 3,2% à 3,4%. Cette évolution se traduit par une hausse de 2,1% des prêts alloués aux sociétés non financières privées et de 4,6% des crédits destinés aux ménages. Cette évolution du crédit bancaire a contribué à une légère hausse de la masse monétaire (M3). Cette dernière a affiché une augmentation de 0,1% en mai dernier pour atteindre 1,1 milliard de dirhams. Et ce, en raison de la baisse des réserves internationales nettes et des créances de l’administration centrale.

En glissement annuel, le rythme de progression de M3 a légèrement décéléré à 5,6%, après 5,8% en avril 2017, reflétant essentiellement le ralentissement de la croissance des dépôts à vue auprès des banques à 7,2% après 9,1%. S’agissant des autres composantes, les taux de croissance des placements à vue et de la circulation fiduciaire sont restés quasiment au même niveau que le mois précédent, soit 4,8% et 6,2% respectivement. En revanche, les comptes à terme ont vu leur baisse s’atténuer à 8,1% après 8,5% et les détentions des agents économiques en titres d’OPCVM monétaires ont progressé de 16,1% après 6,6%.

Hajar Benezha

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