«Crise cardiaque…. Chaque minute vaut une vie»

Journée Mondiale du cœur

Ouardirhi Abdlaziz

Contrairement a ce que peuvent penser ou croire de très nombreuses personnes , les causes des décès au Maroc , ne sont pas imputables aux cancers, aux hepatites, au diabete, mais  se sont les maladies cardiovasculaires (MCV). La journée mondiale du cœur est une occasion pour éclairer plus nos lecteurs sur les maladies cardiovasculaires , afin de mieux les connaitre et savoir comment les prévenir.

A l’instar de la Communauté Internationale, le Maroc célèbre la Journée Mondiale du Cœur, qui coïncide avec le 29 Septembre de chaque année. Le thème retenu cette année par les organisateurs est: «Crise cardiaque… Chaque minute = une vie».

Quelles sont les maladies cardiovasculaires ?

Les maladies cardiovasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins, qui comprend :

* Les cardiopathies coronariennes (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle cardiaque)

*Les maladies cérébro-vasculaires (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau)

* Les artériopathies périphériques (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent les bras et les jambes)

* Les cardiopathies rhumatismales, affectant le muscle et les valves cardiaques et résultant d’un rhumatisme articulaire aigu, causé par une bactérie streptocoque

* Les malformations cardiaques congénitales (malformations de la structure du cœur déjà présentes à la naissance)

* Les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires (obstruction des veines des jambes par un caillot sanguin, susceptible de se libérer et de migrer vers le cœur ou les poumons).

* Les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux sont généralement des événements aigus et sont principalement dus au blocage d’une artère empêchant le sang de parvenir au cœur ou au cerveau. Leur cause la plus courante est la constitution d’un dépôt gras sur les parois internes des vaisseaux sanguins alimentant ces organes.

Des facteurs de risque connus

Au Maroc, la célébration de la journée mondiale du cœur qui s’étale  durant la période du 29 Septembre au 07 Octobre, est une opportunité pour sensibiliser les individus, les familles et les communautés sur la prévention des maladies cardiovasculaires et sur l’importance du contrôle des facteurs de risques liés aux maladies cardiovasculaires . Les principaux facteurs de risques des cardiopathies et des AVC sont une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool, l’hypertension artérielle, le diabète et l’hyperlipidémie.

Pour permettre au plus grand nombre de citoyens d’être bien informés, le ministère de la Santé et de la protection sociale, mobilise l’ensemble des centres de santé urbains et ruraux du Royaume, des activités et des ateliers de sensibilisation sur les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, et les caractéristiques de la douleur thoracique au profit de la population générale, en plus de l’organisation des manifestations sportives avec l’implication de la société civile et les médias.

Le Maroc, un pays de cardiaques

On estime à 18,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,4 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,7 millions à un AVC (OMS-2016 ).

Et d’après des estimations de l’Organisation mondiale, ces maladies représentent 38% de l’ensemble des décès au Maroc.

Les spécialistes (cardiologues) sont unanimes pour dire que le Maroc est sérieusement menacé par les maladies cardiovasculaires. Les chiffres sont alarmants. Quand on sait que les tiers de la population marocaine sont hypertendus, qu’il y a 3 millions d’obèses dans le pays et que le diabète toucherait plus de 2 millions et demi de Marocains.

Sur la base de ce constat sans appel, on peut en déduire que le Maroc est un pays de cardiaques, d’ailleurs, nul besoin d’être devin, les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisque les maladies cardio-vasculaires sont responsables au Maroc de plus de 100.000 décès par an.

Il faut se rendre à l’évidence,  et dire sans détours que les maladies cardiovasculaires représentent une réelle menace de santé publique, une véritable bombe a retardement.

Ces maladies engendrent des dégâts importants au sein de notre population en terme de mortalité, de morbidité et d’handicapes a vie avec tout ce que cela représente comme lourdes charges tant pour les individus concernés par les maladies inhérentes a ces facteurs de risques ( diabète , insuffisance rénale, hypertension artérielle, AVC, insuffisances cardiaques , et bien entendu l’ infarctus du myocarde…).

Qu’en est – il de l’infarctus du myocarde ?

Les médecins cardiologues définissent l’infarctus du myocarde comme étant la mort d’une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque, à savoir le myocarde. Les cellules musculaires cardiaques de ce territoire ne parviennent plus à se contracter par manque d’apport en oxygène et meurent en quelques heures. La gravité de l’infarctus du myocarde tient surtout à son étendue. Plus l’artère obstruée irrigue une zone importante, plus l’infarctus est grave. Celui-ci se manifeste le plus souvent la nuit ou au repos par une douleur thoracique brutale. Cette douleur, intense, angoissante et serrant la poitrine, est ressentie au niveau du sternum et du thorax.

Des signes à connaitre

Le premier symptôme de l’infarctus du myocarde, et le plus connu, est une douleur thoracique dans la poitrine. C’est une douleur qui serre comme un étau. Elle peut se diffuser dans la mâchoire, le bras (surtout le gauche), la nuque, mais aussi dans le dos ou l’estomac. Cette douleur est due à l’arrêt total de la circulation sanguine dans une ou plusieurs artères qui irriguent le cœur. Quand une artère est abimée (par l’excès de cholestérol entre autres), un caillot peut s’y former, empêcher le sang de circuler et d’oxygéner le cœur. Résultat : le muscle cardiaque souffre, ce qui provoque la douleur très forte de l’infarctus.

Agir vite…

Il est important de savoir que près de 90% des arrêts cardiaques chez l’adulte sont dus à une cause cardio-vasculaire, dont l’infarctus du myocarde.

L’infarctus du myocarde est une situation d’urgence. Lors d’un infarctus du myocarde, une artère coronaire est partiellement ou entièrement obstruée, de sorte que certaines parties du muscle cardiaque, le myocarde, ne sont plus oxygénées. Elles se nécrosent alors, c’est-à-dire meurent, très rapidement. L’infarctus du myocarde est une urgence vitale, il faut donc réagir très vite.

Dans l’idéal, le délai global à respecter entre le moment où le médecin réalise sur place un électrocardiogramme et le moment où les artères sont débouchées est de 90 minutes.

Il faut donc agir très vite face a un infarctus du myocarde, chaque minute compte pour sauver la vie de la victime.

Il faut se rendre a l’hôpital le plus proche ou dans une clinique privée, ou le malade sera pris en charge, il recevra tous les soins nécessaire, le spécialiste fera une coronarographie pour visualiser l’artère coronaire qui est bouchée par un caillot, ensuite il procédera à une  angioplastie afin de déboucher son artère coronaire, ce qui permettra au cœur d’être oxygéné.

Il est évident que de tels procédés, de tels actes médicaux qui sauvent des vies, nécessitent des équipes aguerries a ces pratiques, du matériel, du personnel en nombre pour assurer le service continu 24 H / 24 H …

Il faut espérer que les choses iront en s’améliorant, que nos hôpitaux, nos services d’urgences, de réanimation et de soins intensifs au niveau de toutes les régions du Maroc, des différentes villes, seront bien dotés, que des équipes de professionnels de santé seront formées pour assurer la prise en charge adaptée,  immédiates a ces cas d’infarctus du myocarde, ce qui contribuera a sauver de nombreuses vies.

Adoptez un mode de vie sain

Une étude très sérieuse confirme si besoin est l’étroite relation entre un régime alimentaire sain, l’exercice physique et la bonne santé. L’une de ces dernières études que vient de publier «Le journal of American college of cardiology», dans son volume 64, souligne que «quatre hommes sur cinq pourraient éviter une crise cardiaque s’ils arrêtent de fumer, diminuent leur consommation d’alcool, adoptent un régime alimentaire équilibré et faisaient de l’exercice.

La réduction des risques d’infarctus du myocarde est proportionnelle aux nombre de comportements sains adoptés.

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