Crise des Migrants: L’U.E. vole au secours de l’Italie

Durant la semaine allant du 26 juin au 2 juillet 2017, ce ne sont pas moins de 12.295 migrants qui ont frappé aux portes de l’Italie et du 1er Janvier à ce jour ce sont 2.150 autres – hommes, femmes et enfants – qui ont péri dans les eaux de la Méditerranée; des chiffres alarmants qui ont poussé Rome à menacer de fermer ses frontières si ses partenaires européens ne consentent pas à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants.

Ainsi, le ministre italien de l’intérieur, Marco Minniti, a dénoncé, dans le quotidien italien «Il Messaggero», «l’énorme pression» à laquelle son pays face et lancé un appel à destination de ses partenaires européens afin qu’ils ouvrent leurs ports aux embarcations transportant des migrants !

La communauté internationale et notamment européenne s’est trouvée donc contrainte, par la force des choses, d’adopter une «approche coordonnée». Aussi, à l’issue de la réunion des ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne qui s’était tenue 6 Juillet à Tallinn en Estonie le commissaire européen chargé de la migration et le ministre estonien de la justice avaient déclaré, d’une seule voix, «L’Italie n’est pas seule, nous sommes à ses côtés» avant que l’Estonie, qui assume la présidence tournante de l’Union Européenne,  ne fasse une déclaration écrite dans laquelle elle a souligné que «la situation en Méditerranée centrale et la pression qui en résulte sur l’Italie est une source de très grande préoccupation pour tous les Etats-membres».

Mais, s’il reste indéniable que c’est la fermeture de la route des Balkans qui a entraîné le déplacement des flux de migrants vers les côtes italiennes et qui a poussé Rome à demander notamment à la France et à l’Espagne d’accepter l’accostage de certains bateaux, la France ne semblait  pas réellement prête à faire l’effort demandé quand le Président Macron avait donné son avis sur la question le 30 juin dernier et considéré qu’il s’agit principalement de «migrations économiques» et non pas de la recherche d’un asile politique.

Mais, force est de constater, enfin, que si la Commission Européenne mise sur la « relocalisation » de 1.500 personnes par mois et que Berlin a accepté de passer de 500 personnes à 750 mensuellement, Paris a, tout de même, fait un grand effort en acceptant d’accueillir non pas 50 mais 200 migrants par mois.

Nabil El Bousaadi

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