Crise des Migrants: le violent réquisitoire de la cheffe de la diplomatie européenne

La crise migratoire étant devenue planétaire et la vieille Europe la destination première, le Conseil européen des affaires étrangères s’est penché ce lundi 17 juillet sur la lutte contre les réseaux de trafiquants de migrants en Méditerranée.

L’analyse de la question, faite par Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie du vieux continent, fut un violent réquisitoire contre la politique menée par l’U.E. au motif qu’il s’avère  insensé de chercher à bloquer la route de la Méditerranée en contrevenant aux règles internationales de non-refoulement et par un quelconque accord avant qu’il soit mis fin, sans délai, au chaos libyen et que le pays ne retrouve sa stabilité.

Aussi, en exhortant ses partenaires européens à se pencher, avec toute la bienveillance requise, sur la recherche d’une solution à la crise libyenne  – seule à même de constituer un frein au flux migratoire – l’oratrice a dénoncé avec force le fait d’arrêter des migrants dans les eaux internationales au lieu de les sauver puis de s’enquérir de leur situation pour déterminer s’ils sont éligibles au droit d’asile ou non.

La cheffe de la diplomatie européenne considère, en outre, qu’étant donné que le racket opéré par certains garde-côtes libyens encourage, en grande partie, la migration vers le vieux continent, la priorité serait donc de stabiliser la Libye grâce à un accord politique qui puisse permettre aux différents protagonistes de s’unir dans le cadre d’une médiation onusienne afin de partager le pouvoir et la responsabilité de la gouvernance du pays.

Et l’oratrice de rappeler que l’opération «Sophia» menée actuellement en Méditerranée par 25 Etats de l’U.E. à l’effet de combattre les réseaux de trafiquants aurait permis de sauver plus de 39.000 migrants, d’incarcérer une centaine de passeurs et de neutraliser plus de 400 embarcations.

En évoquant, par ailleurs, la question syrienne, la cheffe de la diplomatie européenne a déclaré que l’U.E. pourrait avoir un rôle majeur dans la reconstruction du pays après avoir déboursé quelques 10 milliards d’euros d’aide humanitaire et préconisé l’octroi d’une «prime pour la paix» qui soit subordonnée à la conclusion d’un accord politique car la reconstruction du pays -qui ne pourra démarrer que quand le processus de transition politique aura débuté- nécessitera la mobilisation de fonds que ni la Russie, ni les Etats-Unis ni les pays du Golfe ne pourront assumer seuls.

Abordant, enfin, la question du maintien ou non de Bachar Al Assad à la tête du pays, la diplomate européenne a déclaré que cette décision devra émaner de la volonté populaire dans le cadre des négociations qui seront menées sous l’égide de l’O.N.U. et que l’Union Européenne est tenue d’accompagner et d’aider les syriens à instaurer la paix et la démocratie dans leur pays.

Nabil El Bousaadi

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