Défis et perspectives du secteur du textile

Interview avec Jalil Skalli, vice-président de l’AMITH

Jalil Skalli, vice-président de l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH), met en lumière, dans une interview accordée à la MAP, les défis du secteur et les mesures à entreprendre à même de renforcer la compétitivité du produit local sur le marché international.

D’après vous, quels sont les défis à relever en matière d’industrie textile ?

Aujourd’hui nous devons répondre de manière rapide à la stratégie internationale et particulièrement aux donneurs d’ordres qui demandent des produits plus durables, qui respectent l’environnement et avec des coûts très compétitifs, et pouvoir répondre rapidement aux commandes dans les termes.
Tous ces atouts nous les avons. Aujourd’hui, ce qui manque au secteur pour être plus fort en termes de part de marché dans les pays exigeant des produits durables, c’est l’intégration amont de notre secteur. Nous avons besoin de développer l’amont.
Nous sommes trop centrés sur l’aval et donc nous devons investir davantage dans notre secteur pour pouvoir limiter les importations des matières premières et produire plutôt au Maroc.

Selon vous, comment est-ce qu’on peut avoir un produit marocain compétitif ?

Pour avoir un produit marocain compétitif, nous devons travailler sur le coût de l’amont. Nous devons permettre à ces industriels d’avoir accès à l’énergie à des coûts plus réduits.
Aujourd’hui, nous avons des entreprises et des investisseurs qui veulent développer davantage leurs unités, ou créer de nouvelles unités industrielles mais faute d’espace ou encore d’écosystème, ne peuvent pas le faire.
Nous avons donc besoin de créer des zones industrielles avec un écosystème présent où plusieurs opérateurs peuvent travailler ensemble.

Quelle est l’importance de la formation et de la formation continue pour le secteur du textile ?

La formation est primordiale. Aujourd’hui nous voyons que les modes évoluent et donc nous devons pouvoir répondre de manière rapide à cette évolution.
C’est dans ce sens que l’AMITH gère deux écoles, l’École Supérieure des Industries du Textile et Habillement (ESITH), à travers un conseil de surveillance et un directoire, et Casa Moda Academy (CMA).
Avec l’OFPPT, nous venons de signer une convention de gestion déléguée de deux centres de formation à Casablanca et à Tanger pour pouvoir encore une fois former nos futurs employés du secteur industriel et répondre ainsi de manière plus rapide et efficace et avec un niveau d’exigence et de qualité élevé aux demandes des donneurs d’ordres et des industriels.

Quelles sont les actions et les mesures à entreprendre pour être à la hauteur des attentes du marché national et au niveau international ?

Pour le marché national, la principale mesure à prendre consiste à multiplier l’offre. Pour consommer marocain, nous devons avoir une offre suffisante, mais pour que les industriels puissent produire davantage pour le marché marocain, il faut que la demande soit là également.
Nous invitons donc les Marocains à consommer du « made in Morocco » et nous appelons, par la même occasion, les industriels à étoffer davantage l’offre des produits marocains.
Sur le plan international, le Maroc s’est donné tous les moyens pour pouvoir y répondre et avec la stratégie 2035, nous allons pouvoir gagner plus de parts de marché sur nos marchés cibles, notamment européens et américains.
Nous devons tout simplement répondre rapidement aux notions de durabilité à travers notamment la taxe carbone qui démarre en Europe en janvier 2023 et pour laquelle nous sommes en train de nous préparer.

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