DEPF: «Impact différencié» sur l’activité du transport

Crise sanitaire

La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a eu « un impact différencié » sur les différents segments de l’activité du transport au Maroc, estime la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration.

Ainsi, le secteur de transport portuaire a continué d’afficher « un comportement favorable » au terme des cinq premiers mois de 2020, malgré les conditions de la crise sanitaire, relève la DEPF, notant que le volume du trafic enregistré dans les ports gérés par l’ANP s’est renforcé de 6,4%, après une augmentation de 2,2% un an auparavant.

Cette bonne tenue s’est nourrie d’une consolidation du trafic des importations de 6,4% et de celui des exportations de 7,4% à fin mai 2020, explique la Direction dans sa note de conjoncture du mois de juin.

Pour les autres segments, une évolution « globalement favorable » a été enregistrée particulièrement au niveau du secteur ferroviaire et autoroutier, au terme du premier trimestre 2020, avec des impacts, négatifs, mais différenciés, des mesures de restriction de la circulation décrétées au Maroc en réponse à l’évolution de la pandémie Covid-19.

Concernant l’activité de transport ferroviaire, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a réalisé un chiffre d’affaires de 887 millions de dirhams (MDH) au premier trimestre 2020, en consolidation de 3,6%, résultant de la bonne dynamique des revenus du trafic de passagers (+6% à 369 MDH) et du trafic de fret hors phosphates (+3% à 129 MDH).

Cette évolution a été atténuée, toutefois, par un recul des recettes du transport de phosphates de 6%, pour un tonnage de 3,5 millions de tonnes, poursuit la DEPF.

Au niveau de l’activité autoroutière, le chiffre d’affaires consolidé de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a augmenté durant le premier trimestre 2020 de 3%, à 836 MDH, rappelle la Direction, notant que le chiffre d’affaires d’exploitation a accusé un retrait de 4%, en raison de la régression du trafic sur le réseau autoroutier au cours du mois de mars 2020 à lui seul, dû aux mesures de l’état d’urgence sanitaire mises en place à partir du 20 mars 2020.

Quant à l’activité aérienne, le chiffre d’affaires de l’Office National des Aéroports (ONDA) a marqué une baisse de 9,5% au terme des trois premiers mois de 2020, à 916 MDH, incorporant un recul des redevances de survol de 15% et des redevances aéroportuaires de 8%, fait savoir la même source.

En termes de trafic, cette évolution est la résultante du repli du trafic des passagers de 12,6%, après une croissance de 11,6% un mois plus tôt, suite à une chute de 54,6% pour le mois de mars à lui seul, ayant connu une suspension des vols internationaux à partir du 15 mars 2020.

S’agissant du tonnage du fret aérien, il a accusé une baisse de 4,6% à fin mars 2020, fait remarquer la même source.

Pour sa part, le mouvement des avions s’est réduit de 50% en glissement annuel au 17 juin 2020, recouvrant une baisse de 10,9% au terme du premier trimestre 2020 et de 95,5% sur la période du premier avril au 17 juin 2020, comparativement à la même période de l’année précédente, précise la DEPF.

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DEPF: Les points importants de la note de conjoncture de juin 2020

Voici les points importants de la note de conjoncture du mois de juin 2020 de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration:

1. Environnement international:

– Économie mondiale: La conjoncture s’est fortement détériorée au premier semestre 2020 dans le sillage de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19). La Banque mondiale prévoit désormais une contraction du PIB mondial de 5,2% en 2020, avec une récession dans les économies avancées (-7%) plus forte que dans les pays émergents et en développement (-2,5%). Toutefois, le redémarrage progressif de l’activité post-confinement, associé aux mesures de relance massives, devrait soutenir une reprise de l’économie.

– Zone euro: Forte contraction attendue du PIB en 2020 (-9,1% selon l’OCDE). La récession serait plus sévère en France (-11,4%), en Italie (-11,3%) et en Espagne (-11,1%) comparativement à l’Allemagne (-6,6%).

– Euro: 1,12 dollars le 19 juin, en hausse de 2,4% sur un mois.

– Pétrole : 41 dollars le 19 juin pour le baril du Brent, en progression de 24% sur un mois.

2. Tendances sectorielles:

– Secteur primaire: Production céréalière de 30 millions de quintaux, en baisse de 42% par rapport à la campagne précédente, atténuée par le comportement globalement favorable des autres filières agricoles.

 – Secteur secondaire: Effet négatif des restrictions induites par covid-19 sur l’activité, notamment dans les industries manufacturières (exportations : -19,7% à fin avril; TUC: -13,3 points à 61,5% à fin avril), la production de l’énergie électrique (-6,2% à fin avril) et les ventes de ciment (-25,1% à fin mai).

– Secteur tertiaire: Retombées négatives de la crise sanitaire sur le secteur touristique (arrivées: -54% à fin mai) et le mouvement des avions (-50% le 17 juin 2020) en raison de la fermeture des frontières nationales, avec toutefois une évolution globalement positive de l’activité portuaire (+6,4% à fin mai) et des télécommunications (parc mobile IAM: +3,5% à fin mars).

3. Ménages & Entreprises:

– Pouvoir d’achat des ménages: Évolution maitrisée des prix à la consommation (+1,2% à fin avril) et progression des crédits à la consommation, quoiqu’en ralentissement (+1,5% à fin avril).

– Investissement: Accroissement des crédits à l’équipement (+7,4% à fin avril), avec toutefois un repli des importations des biens d’équipement (-18% à fin avril) en raison des restrictions imposées à l’activité économique par la crise sanitaire.

4. Échanges extérieurs:

– Recul du déficit commercial de 1,9% à 66,2 milliards de dirhams et repli du taux de couverture de 4,8 points à 55,2% à fin avril 2020.

– Repli des exportations de 19,7% à fin avril 2020 (l’Automobile: -39%, le Textile et cuir: -28,3% et l’Aéronautique: -33,9%) et des importations de 12,6% à fin avril 2020 (biens d’équipement: -18%, produits énergétiques: -21,8%, produits finis de consommation: -14,9% et demi produits: -12,1%).

– Raffermissement des Avoirs Officiels de Réserve à l’équivalent de 6 mois et 11 jours d’importations de biens et services.

5. Finances publiques:

– Accentuation du déficit budgétaire de 31% à 25,5 milliards de dirhams à fin mai. Repli des recettes fiscales de 10%, consécutivement aux restrictions imposées à l’activité économique dans le cadre du confinement sanitaire, et hausse des dépenses ordinaires de 10,6%.

6. Financement de l’économie:

– Accélération des crédits bancaires (+6,7% à fin avril après +4% l’an dernier):

• Accélération des crédits aux sociétés non financières privées (+11,4% après +1,3%), en rapport notamment avec le recours des entreprises impactées par la crise aux ressources de financement mobilisées dans le cadre de dispositifs de garantie, dont « Damane Oxygène »;

• Ralentissement des crédits aux ménages: +2,9% après +5,3% un an auparavant.

– Correction à la hausse des indices boursiers Masi et Madex en mai 2020 avec des hausses mensuelles respectives de 4,8% et 4,9%.

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