Désirs de liberté et d’émancipation

Salé célèbre les femmes du cinéma

Le Festival international du film de femmes tient sa nouvelle édition cette semaine. Festival abrité par la ville corsaire, Salé. Une ville à l’histoire riche en péripéties et en aventures reste dans son âme une ville de féminité.

Une féminité retenue cachée, retournée vers l’intérieur dans la lumière des patios gardés par des murs et des regards. La thématique s’est imposée d’elle-même pour les organisateurs dans les premières années du nouveau régime avec sa dynamique sociétale notamment autour de la question féminine. Le festival est né justement en 2004, l’année des femmes par excellence ; l’année de l’adoption de la nouvelle Moudawana. Même si la femme et le cinéma, c’est déjà une vielle histoire ; y compris pour le cinéma marocain.

Femme et cinéma : formule des plus heureuses, sous le signe de la création, de la fécondité et de l’amour. Le cinéma aime les femmes et les femmes le lui rendent bien. Le cinéma a dès ses débuts mis en lumière de magnifiques figures féminines, mettant en scène de nouveaux modèles d’identification. Sur les écrans sont nées des héroïnes qui ont bousculés les traditions et les lignes des tabous élargissant ainsi l’horizon des rêves et les espaces de liberté. Et les femmes le (cet amour) le lui rendent bien en s’appropriant le cinéma comme formidable outil d’expression pour raconter le monde, capter le beau et célébrer la vie.

Le cinéma est un ciel où scintillent des stars éternelles. Elles nourrissent nos rêves et nous font aimer le plaisir du voyage à travers l’imaginaire. Le cinéma au féminin ; la création féminine au cinéma sont aussi des indicateurs de société.

Le choix du personnage féminin et de sa mise en rapport avec l’environnement nous semble révélateur du fond même de la société car «par-delà les sensibilités, c’est la différence des regards et des mises en situation, qui éclaire l’ambiguïté des enjeux sociaux, dont la femme se révèle l’épicentre. Convoquée sur le terrain de la tradition en tant que composante de la reconquête de l’identité culturelle, elle est en même temps perçue comme facteur de transformation, comme baromètre mesurant le degré de blocage ou de libération de nos sociétés. Située au cœur de la problématique de la tradition et de la modernité, elle en cristallise les conflits et les déchirements, les espoirs aussi».

A travers les films et dans leur diversité, il ne s’agit pas de juger de la représentation de la femme positive ou négative – mais de la prendre en compte, comme fragment de l’imaginaire, comme représentation idéelle d’un problème donné, comme symptôme. Le  réalisateur algérien Farouk Beloufa, disait : «Il est impossible de parler dans la société arabe du nœud le plus violent de la contradiction, sans passer par le point névralgique, sans parler des femmes. Elles construisent le monde le plus riche, le plus complexe et le plus productif des transformations.

Ce sont elles qui vivent dangereusement l’oppression et la décadence dans laquelle les a plongées la société arabe depuis des siècles ».

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