Des efforts considérables ont été déployés pour la densification et le renforcement du réseau d’observation météorologique au Maroc, surtout dans un contexte marqué par les changements climatiques, a indiqué M. Lhoussaine Youabd, chargé du service communication à la Direction de la Météorologie Nationale (DMN).
Il s’agit de la création de 44 centres provinciaux, de l’installation de 156 stations automatiques à vocation synoptique, de 7 radars pour le suivi en temps réel des phénomènes météorologiques sur le Maroc, de 8 capteurs foudre pour la détection et le suivi des orages et de 4 stations de radiosondage, a précisé M. Youabd dans une déclaration à la MAP à l’occasion de la journée mondiale de la météorologie.
Et pour améliorer d’avantage son système d’alerte et affiner la prévision, la DMN a procédé au renforcement de la couverture du réseau radar par l’acquisition de 2 radars courant 2018 au niveau de Tan-Tan et d’Erfoud, a-t-il ajouté.
De même, la Direction a procédé au renforcement des mailles très fines avec des projets d’acquisition d ‘un nouveau calculateur en 2018, la mise à disposition des modèles à maille très fines (1,3km) pour la prévision des phénomènes locaux comme les orages et le brouillard, ainsi qu’au développement des nouvelles techniques de prévision à moyenne échéance type prévision ensembliste, a-t-il fait savoir.
De multiples acteurs se sont mobilisés également pour le renforcement des capacités des prévisionnistes avec la mise en place d’une nouvelle procédure de vigilance et d’alerte météorologique, ainsi que d’un système d’information performant permettant l’échange d’informations en temps réel aux niveaux national et international conformément aux normes et protocoles de transmission recommandés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a relevé le responsable.
Tout cet arsenal vise à améliorer la couverture du réseau national d’observation météorologique qui est appelé à jouer un rôle majeur dans le système d’alerte météorologique et dans l’amélioration de la qualité des prévisions et des prestations fournies aux différents usagers, a-t-il insisté.
Consciente de son rôle en faveur de la sécurité et de la protection des personnes et des biens, la DMN s’est dotée d’un ensemble de moyens humains et techniques importants, particulièrement un supercalculateur pour pouvoir mettre au point le modèle de prévision numérique marocain « Al Bachir » et des modèles régionaux « AROME » qui servent à produire, de manière automatique, une représentation la plus exacte possible de l’état présent et futur de l’atmosphère et de présenter des prévisions toujours plus précises afin de performer ses systèmes d’alertes, a-t-il fait savoir.
Concernant les impacts directs des changements climatiques, M. Youabd a affirmé que le Maroc est « de plus en plus exposé à différents risques, notamment l’augmentation de l’intensité et la fréquence d’événements extrêmes tels que les canicules, les inondations », citant à titre d’exemple les inondations enregistrées au cours des années 2008, 2009, 2010 et 2014 et la succession des vagues de chaleur pendant l’été et vagues de froid a l’hiver. Il a déploré, à cet égard, les conséquences indirectes du dérèglement climatique sur le Maroc telles que l’avancement des zones semi-arides au détriment des zones humides et semi-humides.
Si les progrès de la météorologie ont permis une amélioration sans précédent des prévisions et des alertes météorologiques auparavant, de nos jours, ils apparaissent plus importants que jamais.
Dans ce sens, la DMN accomplit sa mission aussi bien à l’échelle locale, nationale, régionale que mondiale. Elle assure ainsi une bonne coordination avec les parties prenantes pour anticiper les risques, élabore les alertes météorologiques et les diffuse aux parties concernées, assure un suivi continu de l’évolution des situations météorologiques et fournit de l’assistance aux usagers (Protection civile, agences de bassins hydrauliques, Office national des aéroports, pêche maritime…).
La DMN veille également à développer une étroite et bonne collaboration avec les autorités nationales concernées par l’alerte météorologique habilitées à diffuser des alertes et intervenir, a-t-il enchaîné.
Le Maroc, à l’instar des 189 États et territoires membres de l’OMM, célèbre, le 23 mars 2018, la journée mondiale de la météorologie sous le thème « Temps et climat : prêts, parés ! ».
A cette occasion, l’OMM organise un concours de photographies, encourageant une représentation des différentes régions du monde, pour illustrer les risques que présentent les conditions météorologiques à fort impact et les changements climatiques, ainsi que les solutions possibles.
En effet, le climat n’ayant pas de frontières, nous sommes tous responsables. Robert Anson Heinlein l’avait brillamment expliqué avec son fameux adage : « La météo c’est ce à quoi on s’attend, le climat c’est ce que nous obtenons ». Donc, faisons face aux changements climatiques et renforçons notre résilience ! Il n’est plus temps de détruire, il est temps de sauver notre planète.
Propos recueillis par: Salma El Badaoui