On s’accorde probablement à dire que la pandémie mortifère aurait, sans nul doute, des répercussions saisissantes dans l’ordre convenu. Effectivement, cet impact dont l’effet ne tardera pas de se faire ressentir dans les années qui viennent, marquerait les rapports intercommunautaires.
Il est bien clair que la pandémie virale s’avère encore, plus fatale que les précédentes crises épidémiques, car elle sape le système immunitaire et se propage en tapinois, dans les poumons aux contacts les plus éraflants. Tous les coins de la planète sont quasiment affectés par le virus et s’en trouvent en pleine tourmente. Presque deux cent mille victimes ont succombé et plus de deux millions en traitement contre le Covid-19, parmi tant de suspects d’infectuosité.
Mais, visiblement, les États-Unis et le vieux continent en particulier, sont de plus en plus, décimés pour des milliers de décès et autant de cas atteints. On ne sait plus où se donner de la tête, par cette hécatombe dévastatrice qui se concentre, par accident ou volonté, au sein de ces cibles de prédilection. L’Amérique, submergée à en étouffer, compte ses morts sur les couloirs des hôpitaux et déplorent ses commerces sur la cinquième avenue. Son Trump se dérobe de ses tromperies et continue à ne se focaliser que sur le capital, sous la pression des lobbys financiers et le vice des caprices vaniteux. Sous le choc, trahi par le dollar et le baril, il sème l’émoi chez les siens, comme un reptile étêté.
Pour sa part, l’Europe, parmi les pays les plus avancés, inhume ses cercueils en vrac, se voit accabler son prestige économique en faillite. Les ibères se tortillent sous le ruissellement accru des dépouilles et se lamentent devant les joyaux de son tourisme ankylosé. Les transalpins beaucoup plus affligés par le fléau le long de sa botte du bassin de la Méditerranée, ont fort larmoyé face à la splendeur sarde en morosité. Les gaulois, terrassés par la conflagration de ses compatriotes, gémissent sous leur sort maussade. Un peu plus au nord, sur la Tamise, les Anglo-Saxons, agenouillés par le malheur funeste, se prosternent dans l’abattement total.
L’Occident et l’Amérique, enorgueillis par la «puissance» de leur modèle capitaliste, s’effondrent subitement, non pas par la désolation de ses morts, mais aussi par le déluge de sa folie néolibérale. Comment arriveront-ils à se relever de cette horrible culbute ? Vraisemblablement, la pandémie aura constitué un tournant transitoire vers un nouveau monde où la prospérité des peuples et la stabilité de la nature se trouvent bien ailleurs que la guerre et la pollution. La force ne vaudrait que dans le sens de répandre la quiétude et de sauvegarder la terre qui abrite en son sein l’humanité, sous toutes ses ethnies et ses races.
Depuis l’estompe de la bipolarisation, à la fin des années 80, la mainmise néocolonialiste faisait subir la loi du plus fort, la course vers l’inconnu et le génocide des plus faibles. La paix, la coexistence et la solidarité étaient des mots vains aux vingt maux, qui se désagrègent dans l’oppression inique. L’homme se détériore et l’écologie se dégrade, à la merci de l’exploitation et de l’agressivité des assaillants hégémoniques. L’Afrique, le maillon faible de cette «suprématie» vorace, continue à concéder les atrocités de l’époque coloniale. Mais, elle prendra conscience de son potentiel et s’en ira chercher ses repères au tréfonds de son gisement inépuisable.
L’Asie se rebelle pour tenir tête au monopole du monde et se fraie une place au soleil. S’achemine-t-on, alors vers un nouvel équilibre mondial qui mettrait sur orbite l’essence de la vie humaine et la vitalité naturelle ? Ce serait peut-être, le grand déclic escompté de l’après-Corona!