Farida Benlyazid, la singulière

Sur le vif

Mohamed Nait Youssef

Une grande dame du cinéma marocain. Une pionnière. La réalisatrice et productrice marocaine Farida Benlyazid a reçu, mercredi 16 novembre, l’Etoile d’Or de la 19e édition du Festival international du film de Marrakech, en hommage à son œuvre singulière et son parcours assez riche que long.  Ce fut un moment fort chargé d’émotions, de gratitude et de reconnaissance au palais des congrès, à Marrakech. Des artistes, des passionnés de cinéma et des amis de la cinéaste n’ont pas manqué le rendez-vous pour partager cet instant fort avec cette voix emblématique de notre cinéma. Son sourire n’a pas pris une seule ride, ses petits bijoux qu’elle a réalisés pour le petit et le grand écran, non plus.

Farida Benlyazid a tant donné à la culture marocaine qu’elle a toujours mise en lumière dans ses films cultes. Ses documentaires qui étaient une fenêtre ouverte sur le monde en sont la preuve. De la femme à la culture marocaine en passant par le patrimoine et les grandes questions qui ont marqué le pays, la réalisatrice a montré, par le truchement du langage cinématographique, l’autre visage lumineux de notre héritage culturel et civilisationnel. On ne nait pas artiste, mais on le devient en s’imposant son regard, sa vision et sa manière de faire sur scène, mais aussi en défendant des valeurs, des idéaux… Et c’est ainsi le cinéma.   

Farida, comme disait Fatima Loukili, est une femme de son époque, un oiseau libre dans le ciel de la création. Farida, la singulière, a marqué également sa génération en faisant surtout des films dans un domaine qui a été marqué par les hommes. Elle s’est faite un chemin en imposant sa touche et sa vision de voir les choses et le monde. On lui doit des films mythiques tels «Une porte sur le ciel» réalisé en 1988, «Ruses de Femmes» sorti  en 1999 ou encore «La Vida Perra de Juanita Narboni » (2005). Sans oublier bien entendu les scénarios qu’elle avait écrits, entre autres, « Badis » (1989),  « à la recherche du mari de ma femme » (1995) et «Fatema, la Sultane inoubliable» ( 2022), de Mohamed Abderrahmane Tazi. Le FIFM l’a mis à l’honneur aussi en projetant ses réalisations pour que les publics, surtout les jeunes, puissent découvrir son univers et son grand apport au paysage cinématographique et culturel national. Car, le cinéma est loin parfois d’être un simple moyen de divertissement, mais un passeur d’idées et de valeurs de génération en génération. Que l’art et le 7e art triomphent…

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