Georgieva appelle au maintien d’un taux d’intérêt élevé le plus longtemps

Lever de rideau des assemblées annuelles FMI/BM

Khalid Darfaf

La ville de Marrakech abrite à partir de ce lundi 9 octobre les assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la banque mondiale (FMI/BM). Les travaux de cette rencontre planétaire qui prendra fin dimanche prochain seront marqués par la participation d’environ 12.000 représentant 189 Etats dont les principaux acteurs des finances publiques les policymakers, les instances syndicales s’activant au sein de la confédération syndicale internationale, entre autres.

Certainement, le choix du Royaume pour organiser un événement international n’est pas un acte fortuit. Autrement dit, ce choix témoigne de la confiance qu’accordent les architectes de la finance internationale dans la capacité du Maroc à bien mener cette mission organisationnelle.

Les assemblées annuelles du FMI/BM  seront ainsi une occasion opportune pour passer en revue plusieurs problématiques relatives à la question de développement des Etats en voie de développement, la dette, l’emploi, la transition énergétique…

Il va sans dire que les défis sont énormes surtout dans un monde en pleine crise économique exacerbée par les effets pervers de la pandémie, du changement climatique et des conflits internationaux, notamment la guerre russo-ukrainienne.

Lors de son discours prononcé, jeudi dernier, à Abidjan et ce  à l’occasion du lever de rideau des assemblées annuelles, la directrice général du FMI,   Kristalina Georgieva, a appelé à tisser des passerelles pour atteindre une croissance forte, durable et inclusive. La cheffe de file du FMI en exprimant un pessimisme en filigrane a reconnu que la reprise de l’économie mondiale demeure « lente et inégale ». Et de poursuivre que « le rythme actuel de la croissance mondiale reste assez faible, bien en dessous de la moyenne de 3,8 % enregistrée au cours des deux décennies précédant la pandémie. Et à moyen terme, les perspectives de croissance se sont encore dégradées », a-t-elle souligné en substance.

La fragmentation économique : une menace

L’intervenante a expliqué qu’il existe de fortes différences dans la dynamique de croissance que connait certains Etats, tels les Etats-Unis, l’Inde, cependant, force est de constater que la majorité des économies avancées ralentissent.

Abondant dans le même ordre d’idées, la directrice du FMI a fait allusion à la Chine  dont «l’activité économique est inférieure aux attentes » tout en mettant l’accent sur le fait que  « de nombreux pays sont aux prises avec une croissance anémique. » Cela étant, « la fragmentation de l’économie mondiale menace de compromettre davantage les perspectives de croissance, en particulier dans les économies émergentes et en développement, y compris en Afrique », a-t-elle martelé.

Pour la directrice du FMI, la perte cumulée de la production mondiale due aux chocs successifs depuis 2020 s’élève à 3 600 milliards de dollars. La priorité numéro  consiste, avant tout, a-t-elle insisté, dans la lutte contre l’inflation qui restera probablement supérieure à l’objectif fixé dans certains pays jusqu’en 2025. Il faut dire, selon elle, «qu’une inflation élevée sape la confiance des consommateurs et des investisseurs et érode les bases de la croissance».

Comme quoi, la raison recommande à ce que «les taux d’intérêt restent élevés le plus longtemps», a-t-elle avancé, avant de mettre l’accent sur un point primordial, celui  d’éviter un assouplissement prématuré de la politique monétaire, étant donné le risque d’une résurgence de l’inflation».

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