Mohamed Nait Youssef
Un malheur ne vient jamais seul. En effet, après plus de 3 mois d’arrêt à cause de la pandémie liée à la covid-19, un incendie a ravagé, lundi matin, des kiosques de vente de livres usagés situés à la fameuse porte fortifiée Bab Doukkala à Marrakech.
Véritable repère des passionnés et amoureux des livres de toutes disciplines confondues, ce «bout» de mémoire de la ville ocre a disparu dans l’air. Et pour revenir en aide aux bouquinistes touchés par ce drame, des écrivains et éditeurs ont appelé via les réseaux sociaux à une large vague de solidarité.
«Mal au cœur. Des kiosques de bouquinistes à Marrakech (7) ont été ravagés par le feu. Je les fréquente depuis 20 ans», a écrit sur son mur facebook l’écrivain Marrakchi, Abdelghani Fennane. Et d’ajouter: «Dur à avaler. Dans une ville où il y a tout au plus deux libraires, les bouquinistes sont une vraie alternative pour les amoureux du livre. Comment vont-ils faire pour subvenir à leurs besoins et pour se relever de ce coup ? J’appelle à la solidarité».
Ainsi, en ces temps de crise où le livre se trouve entre vents et marées, la solidarité oblige. Dans ce cadre, l’initiative «Allo…j’ai un livre» a été chaleureusement accueillie par les internautes afin de venir en aide aux bouquinistes de Bab Doukkala dont les livres ont été endommagés par les flammes.
«A tous les éditeurs, au ministère de la culture, aux auteurs, aux acteurs culturels et associatifs, les bouquinistes de Marrakech viennent de vivre un drame. Un incendie a consumé TOUS leurs livres. Nous avons le DEVOIR de les aider à traverser ce cauchemar. Faisons une collecte de livres chacun en fonction de ses moyens. Les bouquinistes sont en voie de disparition, ne les laissons pas mourir.
Avec nos livres, nous les ferons revivre. Merci de votre solidarité et de votre générosité». C’est avec ces mots que l’éditrice et initiatrice de «littérature itinérante», Nadia Essalmi, s’est adressée aux acteurs culturels et au ministère de la tutelle afin de sauver les bouquinistes.