Les ingrédients du tourisme dans le Souss: La conformité aux normes

Il ne fait pas de doute que la capacité d’accueil ne peut que tirer vers le haut l’industrie touristique puisqu’elle permet de recevoir, dans les conditions requises, les flux de touristes de tous bords. Les moyens et les petits hôtels fleurissent également aussi bien dans le site balnéaire qu’au centre résidentiel.

Le phénomène des résidences prend pareillement de l’ampleur, plus particulièrement dans la zone Founty dite SONABA. Il se trouve maintenant qu’avec cet éventail d’offres et de structures hôtelières, les visiteurs sont devant une multitude de convenance en fonction des désirs et des goûts. Il faudrait alors organiser toute cette panoplie qui s’agrandit au fil du temps, à travers le respect des normes arrêtées par le ministère de tutelle, particulièrement celles relatives au classement des établissements touristiques (arrêté du ministre paru au bulletin officiel du 4 mars 2004).

Les structures hôtelières se doivent de suivre les normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et d’exploitation. Elles ne sont pas, outre mesure, dispensées des critères et conditions de droit commun en matière notamment d’urbanisme, d’habitat, d’hygiène, de sécurité et accessibilité aux personnes en situation d’handicap. Or, combien d’établissements touristiques à Agadir remplissent réellement toutes ces conditions ? Une simple constatation dans ce sens permet de dire que nombre d’exigences ne sont pas respectées. Toutes les dispositions techniques ne sont pas, pour une bonne partie, prises pour assurer une isolation thermique et phonique au niveau de l’ensemble des locaux et dépendances de l’établissement et notamment au niveau des chambres.

En effet, pour endiguer toute nuisance sonore, les suites, les appartements et les chambres d’un hôtel classé situé en milieu urbain devraient être équipés d’un système de double-vitrage au niveau des baies vitrées. D’autre part, les locaux du personnel doivent être en parfait état de propreté, munis d’un système de ventilation adéquat, bien équipé, avec un réfectoire, une salle de repos, des sanitaires et douches séparés hommes, femmes …Au niveau des prestations de service, l’hôtel classé doit obligatoirement disposer de personnel issu d’une école hôtelière, selon le classement allant de 55% à 15%, et immatriculé à la CNSS, conformément à la réglementation en vigueur.

Peut-on, donc, affirmer que nos hôtels dans une ville à vocation touristique respectent pleinement ces normes ? Rien qu’au niveau du personnel, on remarquera que certaines unités transgressent cette règle car elles continuent à tourner le dos aux lauréats de l’école supérieure du tourisme et se contentent des agents sans formation mais recrutés pour des missions souvent extra hôtelières.

Mis à part quelques directeurs issus de ces hauts centres de formation reconnus par l’Etat, les autres sont loin de se plier à ces exigences. S’agissant de l’hygiène, c’est là un déficit qui continue à ronger un bon nombre de nos hôtels dont les normes hygiéniques ne sont pas toujours respectées. Dans un autre registre en rapport avec le secteur touristique, il y a lieu de constater que l’organisation au niveau de la restauration est loin d’être mise en application. Le classement fourchette se fait dans l’ignorance et le clientélisme. Dans ce sens, est-il concevable de faire appel à des chioukhs pour faire partie de la commission de classement?

Il convient également de déplorer fortement le fait que des cabarets régis par le cahier des charges et autorisés à ne faire que cela, se transforment en restaurants pendant le jour à des prix cassables, portant ainsi préjudice à leurs collègues dont l’autorisation est limitée exclusivement à ce genre de service. Au même titre, on dépréciera aussi le fait qu’un snack autorisé à ne servir que les repas froids s’adonne illégalement à la restauration avec mise en place et couverts à des tarifs compétitifs, alors que, juste à côté, se trouve un restaurant autorisé pour ce genre de prestation. C’est déloyal et injuste. Le cabaret c’est le cabaret, le restaurant c’est le restaurant et le snack c’est le snack, à chacun sa spécificité et son autorisation qu’il faut respecter à la lettre. Mais, qui se chargera à faire respecter les variances des professions touristiques ? Chacun doit assumer ses responsabilités car il y va de l’intérêt de la ville et son image de marque. L’industrie touristique ne peut pas évoluer dans la débandade.

Saoudi El Amalki

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