Ismaîl Alaoui, président de la Fondation Ali Yata

Dans cet entretien, accordé à notre alter égo Bayane Al Youm, Moulay Ismail Alaoui, président du Conseil de la présidence du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et président de la Fondation Ali Yata, revient sur le parcours de feu Ali Yata, en tant qu’homme politique, député, dirigeant d’entreprise de presse et journaliste. Un combat sur plusieurs fronts pour mieux servir le peuple et la patrie.

Pouvez-vous nous donner un aperçu sur la Fondation Ali Yata, qui vient de voir le jour?

La Fondation Ali Yata a vu le jour vingt ans après le décès de AliYata. Certes, elle devait naître bien avant, mais en raison de plusieurs contraintes, matérielles notamment, un certain retard a été enregistré. Mais aujourd’hui, l’institution a pu voir le jour ; elle est mise sur les rails et nous devons poursuivre le combat pour concrétiser la conduite et l’esprit de Ali Yata et être «les meilleurs successeurs pour les meilleurs prédécesseurs». A travers cette institution, nous allons suivre le développement de la situation politique au Maroc et dans le monde et la traduire en analyses et études qui serviront tout le monde pour saisir le sens des évènements que nous vivons. De même, nous nous attelons à écrire l’histoire politique du Parti communiste marocain et l’ensemble de la Gauche marocaine. Il faut dire que la naissance de cette Fondation était un rêve. Aujourd’hui, il a été concrétisé par la création de cette institution qui porte le nom du défunt et tire son âme de son existence, de son expérience et de celle du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), espérant que ce cadre institutionnel aidera les militants du parti et ses sympathisants à mieux comprendre leur contexte et débattre de ses situations avant de faire des recommandations qui seront sous forme d’études à mettre à la disposition du public.

Le plan d’action de cette institution?

La Fondation Ali Yata travaille sur des thèmes qui s’articulent autour de «la vie politique sur des bases démocratiques», «la vie sociale basée sur l’égalité, une meilleure répartition des richesses nationales et le respect des individus, homme ou femme», «la vie économique qui se base sur un peuple instruit et les dernières technologies, à l’instar du numérique», «la vie culturelle authentique et ouverte sur les autres». Ces thèmes feront l’objet de l’étude et de l’analyse objective et pertinente afin de contribuer au développement de notre société et de notre patrie.

Vous étiez très proches de feu Yata sur tous les fronts. Votre témoignage sur ce personnage hors pair?

Ali Yata était un grand journaliste, connu et reconnu pour son éthique, son professionnalisme, sa pertinence et ses grandes qualités humaines, que louaient ses amis et reconnaissaient même ses adversaires. Il se distinguait par la précision, l’objectivité, la déontologie et l’analyse pertinente puisqu’il cherchait toujours la véracité de l’information, son contexte et ses sous-entendus. Cette expérience, ce style et ce professionnalisme devaient inspirer les journalistes d’aujourd’hui, dont certains mélangent entre ce qui est informationnel et sensationnel.

Son expérience parlementaire?

Ali Yata était un combattant sur tous les fronts. Sa fibre politique lui permettait d’assumer pleinement et convenablement plusieurs responsabilités pour atteindre l’objectif sans verser dans les détails inutiles. Au niveau de l’institution parlementaire, il était le seul député qui parvenait à «déranger» des groupes parlementaires, composés de plusieurs députés. «Il était un homme au vrai sens du terme», comme l’avait souligné un jour feu SM Hassan II. En réalité, Ali Yata n’était pas un seul homme, mais un ensemble de personnages :journaliste, politique, député, dirigeant d’une entreprise de presse et secrétaire général d’un parti politique qui a pu se positionner sur l’échiquier politique national.

Au niveau de l’action politique?

Ali Yata appelait toujours à l’unité de la Gauche puisqu’il savait pertinemment que la bataille de la démocratie ne peut être gagnée qu’avec l’unité des rangs avec ceux et celles, convaincus de l’importance du rôle de la Gauche au sein de la patrie. Il évitait habilement toutes les subjectivités qui pourraient conduire l’être humain à des calculs et des considérations qui ne cadrent pas avec ce que devait être un militant de gauche. De même, il était en parfaite coordination avec toutes les personnes qui œuvrent pour le renforcement de la démocratie à travers la lutte commune pour les libertés, les droits sociaux, le droit à une vie digne, l’égalité entre les citoyens dans les droits et les devoirs à tous les niveaux, en plus de la promotion de l’enseignement et de l’emploi. Il était une véritable école.

Dans un autre registre, Ali Yata était un fervent combattant du colonialisme sous toutes ses formes. Il avait déclaré la guerre à l’impérialisme dans son sens scientifique, économique et financier, qui caractérisait la présence du colonialisme au Maroc. Dans ce sillage il militait pour sensibiliser et renforcer le niveau d’instruction des producteurs de richesses à savoir : les agriculteurs, les industriels, les employés des secteurs public et privé et de tous les citoyens.

L’organisation des structures du parti?

Au niveau de l’organisation des structures du parti et de ses activités, j’avoue que Si Ali Yata était on ne peut plus ponctuel dans ses rendez-vous, comme il ne s’est jamais absenté lors d’une réunion pour des raisons de maladie ou autres. Il était toujours à l’œuvre au parti, en politique, dans les médias et en tant que dirigeant politique qui n’a jamais renvoyé un citoyen venu le voir pour une raison ou une autre.

B. Amenzou

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