Jeu

Les réponses du ministre chargé des relations avec le parlement donnent le ton à la modération des propos et recadrent le débat, mais cela n’empêche pas l’annonce du boycott du budget relevant du ministre empêché par ses nombreuses occupations de venir répondre aux questions des députés. L’annonce du débat sur le projet de la loi des finances 2014 est ainsi lancée. La rumeur qui se répand voudrait que les 134 députés de l’opposition prennent tout leur temps pour intervenir sur les dispositions budgétaires proposées par le gouvernement. Tactique de blocage au lieu d’une stratégie alternative, car il serait plus opportun pour les Marocaines et les Marocains d’entendre les propositions alternatives des uns et des autres au lieu de vivre une mise en scène procédurale où les effets de langage et de manche ne serviraient en rien la relance économique du pays et ne répondraient pas aux attentes légitimes de la population. De même, les directions d’une partie de l’opposition se réunissent pour coordonner leurs efforts et aboutir à une feuille de route à même de promouvoir une possible motion de censure contre le gouvernement. Les syndicats sont sollicités pour chauffer la rue et créer les conditions d’une crise pour mettre hors-jeu le gouvernement. Ce jeu politicien aussi compréhensible soit-il reste marqué par des manœuvres de positionnement et de personnes au lieu du développement d’une alternative démocratique acceptée par le peuple et corroborée par des élections. A ce propos, les déclarations du ministre de l’Intérieur sont claires. C’est en 2015 que les échéances électorales se feront, une fois les textes législatifs nécessaires adoptés. D’ici là, l’espoir est de voir la politique se faire autrement dans notre pays. La consolidation du processus démocratique et sa transparence, la mise en œuvre des réformes nécessaires à la modernisation de notre société, le développement de la cohésion sociale et la protection de notre environnement devront conduire les efforts de tous les acteurs politiques à promouvoir le bien-être et la qualité de vie de l’ensemble des Marocaines et des Marocains. Les enjeux liés aux transformations entamées aussi bien au niveau du territoire, de son administration et de son aménagement et l’évolution des moyens de communication mettent le Maroc, dans son ensemble, au défi de réussir ses transitions dans le respect de ses spécificités socio-historiques et culturelles. Faudrait-il pour cela mettre en place un gouvernement d’unité nationale? Le ballon d’essai lancé à ce propos continue à voguer au dessus des têtes politiques sans qu’il puisse trouver une plate-forme pour se réaliser. Préoccupés beaucoup plus par la gestion des affaires publiques et les manœuvres qui en font le soubassement, les partis politiques devront aussi assumer pleinement et convenablement le rôle qui leur revient dans «l’encadrement et la formation politique des citoyennes et des citoyens» afin de s’assurer de la participation de la plus grande majorité de la population et de faire sortir la politique de la misère où elle semble s’enfoncer. C’est là une tâche aussi primordiale que l’amélioration du climat des affaires qui semble, pour notre pays, avoir l’agrément des institutions financières mondiales. Le climat politique est responsable, par la perte de confiance et le manque de crédibilité, de l’érosion électorale des acteurs du jeu politique ou politicien, machiavélique ou démocratique, si ce jeu là ne se concrétise pas par l’amélioration du quotidien des premiers intéressés tout en leur donnant une perspective d’émancipation.
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