Joe Biden et Xi Jinping face à face

Pour aplanir les sujets de conflit

Joe Biden et Xi Jinping se sont retrouvés lundi pour un face-à-face très attendu grâce auquel le président américain a dit à son homologue chinois espérer pouvoir éviter un « conflit » entre Pékin et Washington.
Après une poignée de main entre les deux dirigeants, Joe Biden a dit vouloir « gérer les différences et éviter que la compétition se transforme en conflit ».
Xi Jinping s’est dit en retour prêt à un dialogue « sincère » sur les questions stratégiques car les deux pays doivent « trouver la bonne direction ».
Les dirigeants des deux puissances rivales doivent avoir un long entretien pour la première fois depuis que Joe Biden est président, sur l’île indonésienne de Bali, à la veille du sommet du G20 qui rassemble les plus grandes économies mondiales.
L’absence de Vladimir Poutine à cette rencontre internationale, neuf mois après le lancement de la guerre en Ukraine, braque encore plus l’attention sur le président chinois, au faîte de sa puissance après avoir obtenu un troisième mandat historique. Il s’agit de son deuxième voyage à l’étranger depuis le début de la pandémie, après une visite en Asie centrale en septembre.
Ces trois dernières années, la rivalité entre les deux plus grandes économies mondiales s’est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, remettant en question le leadership américain et la donne géopolitique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’entretien de lundi en marge du G20 a des relents de guerre froide et la Maison Blanche a évoqué la nécessité d’établir les « lignes rouges » des deux pays pour disposer de « garde-fous » et éviter le basculement vers un conflit, selon un responsable de la Maison Blanche.
Les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone ou vidéo à cinq reprises depuis que Joe Biden est entré à la Maison Blanche, mais jamais en face-à-face, et ils se connaissent depuis 2017.
La Chine a déclaré lundi espérer que l’entretien remette les relations bilatérales « sur la bonne voie ».
« Nous espérons que les Etats-Unis se joindront à la Chine afin de gérer de façon appropriée nos divergences, promouvoir une coopération mutuellement bénéfique », a détaillé Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Outre le refus de la Chine de condamner l’invasion russe, Washington et Pékin sont à couteaux tirés sur des questions allant du commerce aux droits humains dans la région chinoise du Xinjiang, en passant par le statut de Taïwan.
Joe Biden veut notamment pousser Pékin à jouer de son influence pour modérer la Corée du Nord qui vient de procéder à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire le 7e essai nucléaire de son histoire.
Mais Xi Jinping ne sera sans doute pas disposé à se montrer compréhensif et cette rencontre devrait donner le ton du sommet du G20 de mardi et mercredi. Si l’Ukraine n’est pas à l’agenda officiellement, la guerre engagée par la Russie et ses conséquences sur les marchés alimentaires et de l’énergie sera en toile de fond de tous les entretiens.
Le président russe, qui se fait représenter par son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, sera le grand absent de la réunion, qui se tient alors que l’armée russe bat en retraite dans le sud de l’Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky pourra directement plaider sa cause, s’exprimant par visioconférence.
Au minimum, Joe Biden et ses alliés veulent obtenir du sommet un message clair à Vladimir Poutine sur le fait qu’un conflit nucléaire est inacceptable. Tout texte commun est susceptible d’être bloqué par l’opposition des Russes ainsi que le refus de Pékin de s’écarter de la position russe ou de paraître concéder du terrain à Washington.
Hôte du sommet, l’Indonésie a déjà averti qu’il ne fallait pas forcément s’attendre au traditionnel communiqué commun final qui conclut ce genre de rencontres.
Au cours d’une rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von ds Leyen, le président indonésien a appelé à la « flexibilité » des Européens et du G7 pour obtenir un accord. « Je veux un résultat concret du G20, que le monde attend » et « votre soutien serait, encore une fois, très apprécié », a déclaré Joko Widodo selon un communiqué.
La Russie devrait être sous pression pour étendre un accord permettant l’exportation de céréales et engrais par les ports de la mer Noire, longtemps bloquées par la guerre en Ukraine, qui parvient à expiration le 19 novembre.

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