La Banque mondiale recommande un plus grand usage des technologies numériques

MENA

L’adoption universelle des technologies numériques dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) pourrait avoir d’immenses bénéfices, en termes d’investissements et de création d’emplois, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale.

Intitulé « Les avantages du numérique pour les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord: l’adoption des technologies numériques peut accélérer la croissance et créer des emplois », le rapport démontre comment l’utilisation généralisée de services numériques tels que l’argent mobile et les paiements dématérialisés est susceptible de stimuler fortement la croissance économique.

«Cet effet d’expansion s’explique principalement par le fait que les technologies numériques réduisent les coûts d’information qui entravent les transactions économiques; ces coûts sont d’autant plus faibles que les utilisateurs sont nombreux», indique l’institution financière basée à Washington dans un communiqué.

Selon le rapport, la numérisation complète de l’économie pourrait entraîner une augmentation du PIB par habitant d’au moins 46% sur 30 ans, ce qui représenterait à long terme un gain estimé à au moins 1600 milliards de dollars pour la région.

Dès la première année, estime le rapport, le gain de PIB par habitant s’élèverait à près de 300 milliards de dollars. Les gains de croissance seraient plus marqués dans les pays à faible revenu, où ils atteindraient au moins 71%, sachant qu’ils découlent de la réduction de la fracture numérique et que celle-ci est moins prononcée dans les pays à revenu élevé.

« Les bénéfices du passage à une économie plus numérique sont exponentiels et les gouvernements devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éliminer les obstacles qui freinent cette transition. Les gains seront d’autant plus importants que la transition est rapide », souligne le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Ferid Belhaj.

Une transformation numérique créerait des emplois dans une région où le taux de chômage atteint un niveau inacceptable, en particulier chez les jeunes et les femmes, a-t-il dit.

Le rapport met en évidence un paradoxe propre à la région MENA : alors que le niveau d’adoption des réseaux sociaux par la population est élevé par rapport aux niveaux de PIB par habitant, l’usage d’internet et des outils numériques, tels que les paiements par téléphonie mobile, n’est pas à la hauteur des attentes, selon la même source.

Environ 66% des habitants de la région MENA utilisent internet, contre seulement 61% en Amérique latine et Caraïbes et 54% en Asie de l’Est et Pacifique.  En revanche, le taux d’utilisation des paiements numériques dans les pays en développement de la région MENA (c’est-à-dire sans tenir compte des États membres du Conseil de coopération du Golfe) se situe à 32%, alors qu’il atteint 43% en Amérique latine et Caraïbes. En outre, dans la plupart des pays de la région (à l’exception de l’Iran et des Émirats arabes unis), l’utilisation de l’argent mobile est inférieure à ce qu’elle pourrait être, compte tenu de leurs niveaux de revenu.

«Cette réticence envers le recours aux technologies numériques pour les transactions financières est probablement imputable au manque de confiance de la société à l’égard de l’administration publique et des sociétés commerciales», indique la Banque mondiale qui préconise notamment d’ouvrir davantage le marché des télécommunications à la concurrence, et un cadre réglementaire plus solide et propice au développement de l’e-commerce.

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