La fille du président angolais s’empare de la principale banque du pays…

En Angola, la fille du Président, déjà propriétaire d’Unitel, le premier opérateur de téléphonie mobile du pays, est devenue, avec 51,9% du capital, l’actionnaire principal de la «Banco de Fomento Angola», la plus importante banque du pays.

C’est ce qu’a indiqué, ce vendredi, un communiqué d’Unitel en précisant qu’en acquérant 2% supplémentaires du capital de ladite banque, le groupe contrôle, désormais «51,9% du capital de l’institution financière angolaise» et qu’à ce titre, «Mario Leite da Silva assume le poste de président du Conseil d’Administration de  BFA en remplacement de Fernando Ulrich». Il convient de préciser que le nouveau dirigeant du groupe est un homme très proche d’Isabel dos Santos, la fille du Président Angolais.

Ainsi, avec un patrimoine estimé à près de 3,3 milliards de dollars par le magazine Forbes, la fille du chef de l’Etat angolais, âgée de 43 ans et actionnaire dans plusieurs compagnie tant en Angola qu’au Portugal, notamment dans la banque et la téléphonie mobile, serait devenue la femme la plus riche d’Afrique.

Mais, force est de rappeler, au passage, que sa nomination en Juin dernier à la tête de la principale compagnie pétrolière du pays, la Sonangol, avait donné lieu à moult critiques l’accusant «d’avoir fait fortune grâce à la protection de son père au pouvoir depuis 1979» ; une nomination considérée, toutefois, comme étant « conforme à la loi » dans un arrêt rendu le 22 Décembre 2016 par la Cour Suprême mais contesté par un collectif de juristes qui, en l’assimilant à un «acte de népotisme illégal», a demandé son annulation en ajoutant, par ailleurs, qu’entre « cette entreprise publique qu’est la Sonangol et les multiples sociétés dirigées par Isabel dos Santos, il y a d’importants risques de conflits d’intérêts».

En revanche, le porte-parole de la Présidence de la République considère,  pour sa part, que  «la nomination d’Isabel dos Santos ne viole (ni) la loi sur la probité publique (ni) la Constitution angolaise» alors que, de son côté, l’intéressée, que les angolais appellent «la princesse» avait, lors d’une conférence de presse donnée en Novembre dernier, justifié sa nomination à la tête de la compagnie pétrolière par sa grande expérience dans les affaires en disant «mon CV parle de lui-même».

Or, l’opposition, qui ne l’entend pas de cette oreille et qui estime que l’arrêt rendu par la Cour Suprême «comporte de nombreuses lacunes et ne répond pas, de façon satisfaisante, aux questions posées» notamment à celle de savoir si le chef de l’Etat n’aurait pas fait preuve de «népotisme» en nommant sa propre fille à un tel poste, compte interjeter appel devant la Cour Constitutionnelle.

Considérant, enfin, que la situation financière de la Sonangol est peu reluisante du fait de la chute des cours du pétrole, la nouvelle patronne du groupe se dit apte à redresser la compagnie et à la rendre «très rentable».

Nabil El Bousaadi

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