Karim Ben Amar
Les sans domicile fixe sont présents depuis bien des années dans les grandes villes marocaines. Mais voilà que nous assistons depuis quelques temps déjà, à un phénomène inquiétant : jusque-là épargné, voilà que les jeunes adolescentes se retrouvent elles-aussi, dans la rue, à l’abandon, sombrant elles aussi dans la consommation de drogues et de psychotropes. Vivant la plupart du temps en groupe, des couples se forment, donnant naissance à des enfants, sans pouvoir pour autant subvenir aux besoins vitaux des nouveaux nés. La fondation Essalam pour le développement social œuvre pour améliorer le quotidien des enfants issus de ces unions. À l’aide d’un camion aménagé, les bénévoles de l’association se déploient dans la capitale économique du Royaume afin de rendre le sourire aux plus petits et la dignité au plus grands. Nombre de bénéficiaires, déploiement des équipes de l’association, les différents services offerts aux démunis, fréquence des tournées; le responsable des activités de la fondation (section Anfa), Yasser Darraâ, éclaire l’équipe d’Al Bayane. Tour d’horizon.
Voilà quelques années que nous assistons dans les grandes villes marocaines, à un phénomène inquiétant. Qui n’a jamais rencontré dans un feu rouge ou autre, une jeune adolescente mendiée, portant son nouveau-né, ou trainant son enfant? La plupart du temps, sous l’emprise de drogues (cannabis, colle) ou de psychotropes, ces marginales font la manche à longueur de journée. Livrées à elles-mêmes, à l’instar de leurs enfants, l’on s’intéresse rarement aux multiples problèmes que rencontrent ces victimes.
La fondation Essalam pour le développement social a fait du soutien à ces personnes en détresse son cheval de bataille. Munie d’un camion aménagé, la fondation sillonne les artères de la plus grande ville du Royaume pour voler au secours des enfants, fruits de l’union entre ces SDF.
L’objectif de cette fondation est de rendre la dignité à ces SDF et à leurs enfants. Le responsable des activités (Anfa), Yasser Derraâ a affirmé que «l’objectif de la fondation est de rendre la dignité à ces enfants n’ayant pas accès au minimum syndical. Le camion aménagé de la fondation permet aux enfants de prendre une douche, de se faire une coupe de cheveux. La fondation offre aussi à ces enfants démunis des vêtements et sous-vêtements propres». Et d’ajouter «se faire écouter peut paraitre banal, mais pour ces enfants, c’est un moment privilégié, où il partage avec les bénévoles de l’association, leurs soucis, leurs inquiétudes, leurs peurs. Des psychologues bénévoles font partie intégrante de l’équipe lors de nos tournées .
Lors de chaque sortie des bénévoles de la fondation, plusieurs enfants bénéficient de la délicate attention des bénévoles. À cet effet, le jeune bénévole de 29 ans affirme que « dans chacune de nos tournées, entre 10 et 13 enfants profitent des services de la fondation. Il est aussi à noter que les enfants passent en consultation afin de connaitre leur état de santé», a-t-il souligné.
La fondation en partenariat avec la préfecture de Casablanca-Anfa, a restreint son activité pour cause de pandémie. Faisant initialement une tournée par mois, la fondation a dû stopper ses activités durant la période de confinement obligatoire. Depuis la levée de cette restriction, et pour rattraper le retard, le camion aménagé fait désormais une tournée par semaine. L’on peut le croiser dans plusieurs quartiers, notamment à Derb Sultan, au Maârif, à Derb Ghalef, à Ibn Rochd, à Bourgogne, et à proximité du lycée Lyautey.
Mais l’objectif majeur de la fondation est de faire des sauvetages. Le bénévole, étudiant en dernière année de journalisme a déclaré que «nous essayons de sauver les jeunes. Ceux qui n’ont pas sombré dans la drogue, sont rattrapables. Lorsque l’on sauve l’un d’entre eux de la rue, c’est une immense satisfaction pour nous. Fournir des vêtements, des médicaments, de l’attention, c’est très bien, mais parvenir à sauver un jeune en détresse de la rue, c’est encore mieux, et c’est ce qui nous encourage à continuer avec tant d’ardeur», atteste le militant associatif.
Un bel esprit !