La nuit des philosophes a tenu sa 5e édition vendredi dernier. Une véritable fête philosophique ! L’événement culturel attendu par les jeunes a fait vibrer les deux villes Rabat et Casablanca. Cette 5e édition a été riche, comme les précédentes d’ailleurs, en débats, échanges et réflexions autour des sujets philosophiques d’actualité.
Les jeunes ont afflué nombreux pour prendre part à des discussions avec les penseurs invités pour cette édition, autour des thèmes, notamment les «Normes, Sexe et Genre», «Affects, Politique et Économie», «Savoirs, Mythes et Religions», «Art et Philosophie», «Humanité et Philosophie».
À la Faculté des Sciences de Rabat, Myriam Revault d’Allonnes a ouvert le bal avec une conférence inaugurale sur le thème «Sentir et agir avec les autres: la raison publique et les affects du vivre-ensemble ». Par la suite, une conférence conduite par Nour-Eddine Saïl a eu lieu autour du thème «Comprendre». À Casablanca, une conférence s’est tenue sur le thème : «Intellect d’amour» dirigée par Jean-Baptiste Brenet.
«La Nuit des Philosophes revient à Rabat et Casablanca pour sa 5e édition. L’Institut français du Maroc poursuit ainsi son engagement en faveur du débat, de l’échange intellectuel, de la confrontation des idées, en proposant à toutes les générations ce moment suspendu d’interrogations philosophiques », a souligné Clélia Chevrier Kolačko, Directrice Générale de l’Institut français du Maroc et Conseillère de Coopération et d’Action Culturelle. Et d’ajouter : «6 heures durant, plus de 30 intervenants et 20 conférences en français et en arabe ont réuni à nouveau des milliers de participants pour évoquer cette année sous toutes ses facettes le triptyque «Raison, Passion et Émotion». Pour Jean-Claude Monod, commissaire de cette édition, «cette Nuit des Philosophes explore les tensions et les liens entre raison et passion.
Dans le champ de la politique, de l’art, de la religion comme de l’économie, comprendre la conduite des hommes ne peut se faire sans prendre en compte les passions qui les animent, pour le meilleur et pour le pire». On a abordé a-t-il dit une assimilation qui n’a que trop pesé dans la compréhension des «genres» sexués : celle qui a longtemps attribué la (pleine) raison à l’Homme et tenu la Femme pour un être foncièrement irrationnel, mu par ses seules émotions. Un tel partage est, aujourd’hui, profondément ébranlé, et même si des résistances s’y opposent, nous vivons sans doute une révolution mondiale des rapports de genre dont il faut prendre la mesure, a-t-il expliqué.
Plusieurs noms de la scène culturelle et intellectuelle dont Éric Fassin, Houria Abdelouahed, Driss Khrouz, Karoll Beffa, Taoufiq Izzediou, Yasmine Chami et bien d’autres ont animé des débats dans les différents endroits sur des thèmes diverses. A cela s’ajoutent des Halkas qui seront animées par des lycéens, étudiants et associations dans les deux villes.
Mohamed Nait Youssef