La polémique enfle

Importation des déchets d’Europe

Karim Ben Amar

La polémique de l’importation des déchets refait surface. Plusieurs associations écologiques se sont indignées face à l’idée que le Maroc devienne « le dépotoir » et la « déchetterie » de l’Europe. Cette controverse fait suite à l’annonce de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, portant sur l’importation de grandes quantités de déchets en provenance de pays européens.

Les associations de protection de l’environnement considèrent cette décision gouvernementale comme une « transformation du Maroc en décharge des déchets des pays européens ».

Face aux déclarations de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, l’association « Écolo » Plateforme du Maroc du Nord (Ecoloman) a réagi sévèrement à la déclaration de Leila Benali. Dans un communiqué publié vendredi 23 août sur les réseaux sociaux, l’association a signalé que les citoyens et acteurs associatifs du domaine de l’écologie « ont été surpris » de la décision de la ministre de tutelle d’autoriser ces opérations d’importation.

L’association Ecoloman a fait savoir que la ministre de tutelle a autorisé l’importation de plus de 2,5 millions de tonnes de pneus en caoutchouc et de déchets ménagers en provenance des pays européens.

Cette polémique grandissante intervient suite aux déclarations de Leila Benali dans une réponse écrite à la question d’un député, portant sur l’importation de déchets de plusieurs pays européens, dont la France, l’Espagne et le Royaume-Uni. Pour information, la ministre a précisé que 970 896 tonnes seront importées de France, 20 000 tonnes d’Italie, 30 054 tonnes d’Espagne, 1,5 million de tonnes du Royaume-Uni, 60 000 tonnes de Suède et 100 000 tonnes de Norvège.

Justifiant cette décision, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable a indiqué dans sa réponse que « cette opération d’importation intervient dans un objectif industriel ».

L’association Ecoloman pointe du doigt cette décision qu’elle estime « en contradiction avec la Constitution marocaine, qui garantit le droit des citoyens à vivre dans un environnement sain, ainsi qu’avec les lois et stratégies adoptées par le Maroc pour préserver l’environnement ». Elle ajoute que la décision de la ministre d’importer des déchets en provenance d’Europe « va à l’encontre de l’esprit de citoyenneté et de sa mission de préserver ce qu’il reste de la dignité environnementale des citoyens marocains ».

Cette polémique rappelle celle ayant ciblé la secrétaire d’État chargée de l’Environnement de l’époque, Hakima El Haite. En 2016, il était question d’importer des déchets industriels d’Italie.

Pour rappel, les plus grands consommateurs de farine de pneus sont les cimenteries. Pour préserver l’environnement, les industriels spécialisés dans ce secteur se sont engagés à investir dans des équipements pour réduire l’impact de la pollution liée à la combustion des pneus utilisée comme énergie pour la production de ciment.

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