La série noire continue

Accidents de la circulation au Maroc

Ouardirhi Abdelaziz

L’accident de la route survenu le mercredi 17 août 2022 sur la route nationale numéro 11,  reliant Khouribga et Fqih Bensalah est l’un des drames de la circulation les plus meurtriers que le Maroc vient d’enregistrer. Le bilan en pertes humaines est lourd : 24 personnes sont mortes dont cinq enfants, et 40 ont été blessées. Derrière les chiffres, il y a des vies et des familles brisées, des drames souvent irréparables.

Ce terrible accident a été causé par le renversement d’un autocar dans un virage sur la route nationale numéro 11, reliant Khouribga et Fqih Bensalah. 24 personnes sont mortes, une véritable hécatombe, un drame national qui a endeuillé des dizaines de familles, qui ne comprennent pas ce qui s’est passé.

Le renversement de l’autocar a causé 40 blessés qui ont été pris en charge au niveau de l’hôpital provincial de Khouribga pour des soins.

Pour faire face à cette situation urgente, l’hôpital a dû mobiliser l’ensemble de ses ressources humaines (médecins-infirmiers- administratifs…)  pour faire face à cette situation urgente, ce qui a permis de réaliser tous les examens biologiques, radiologiques.

Il faut rappeler que 7 blessés dans un état grave, ont dû être transportés au CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Un bilan qui interpelle

Au Maroc, les accidents de la circulation font annuellement, en moyenne, près de 4.000 décès et 12.000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour.

Malgré les efforts consentis pour réduire le nombre d’accidents de la route, le constat demeure alarmant. En septembre 2021, le Maroc a dénombré 10.028 accidents corporels de la circulation routière au niveau national, soit une hausse de +18,6% par rapport à septembre 2020, et de +13,8% par rapport à septembre 2019, selon des chiffres de l’Agence nationale de la Sécurité routière (NARSA).

Les chiffres des accidents de la route ou plus exactement de la guerre des routes sont effrayants, car pour un million d’habitants nous enregistrons 120 morts au Maroc contre 91 dans les pays avancés, dont le parc automobile est 10 fois supérieur au notre. Ce qui malheureusement place les routes du Maroc parmi les plus meurtrières au monde.

Un fléau couteux

Il est clair que le comportement de nos concitoyens sur les routes, l’incivisme, le non respect du code de la route, la conduite en état d’ébriété, l’excès de vitesse, des agissements et comportements dangereux, ce qui, fatalement, conduit aux multiples drames que connaissent nos routes et malheureusement chaque jour, plusieurs familles doivent faire face à la perte d ‘un ou plusieurs proches. 

Aucun mot ne peut décrire toute la douleur qu’une telle perte peut provoquer dans une famille brisée à jamais. 

Les accidents de la route ont également un coût économique, plus de 14 milliards de dirhams par an, soit 2% du PIB du Maroc.

Quand on soulève l’épineux problème des accidents de la route et que l’on s’attache à en analyser les différentes facettes, on finit toujours par perdre le nord tant il est vrai que c’est un problème ambigu, complexe, multifactoriel et où tout s’entremêle (état du véhicule, état des routes, vitesse, non respect du code de la route, conduite en état d’ébriété, corruption…)

Comportements dangereux et incivisme

L’incivisme, le comportement irresponsable de certains chauffeurs et plus particulièrement ceux des grands taxis blancs, des camions et semi-remorques, ne respectent plus rien, ni stop, ni feu rouge, ni piétons.  Certains conducteurs, une fois au volant de ces engins de la mort, ne respectent rien. Les feux rouges sont grillés. Les arrêts, ils ne savent pas. La priorité à droite, c’est pour les autres. Bref, on se retrouve face à des individus qui ont des permis de conduire ou plutôt des permis de tuer de pauvres et honnêtes citoyens, dont des piétons qui sont souvent percutés de plein fouet. 

Tout cela est inadmissible, inacceptable, il faut que ça cesse définitivement, la vie de chaque marocain est précieuse. 

On n’a pas le droit de banaliser la mortalité enregistrée chaque jour sur nos routes et de tout mettre sur le compte du mektoub.

Sensibiliser-prévenir-former 

Toutes les campagnes de prévention des accidents de la route n’ont pas apporté ce que l’on espérait d’elles. Il faut rectifier le tir et aller à la base. En d’autres termes, nous devons cibler les jeunes aux dangers des accidents de la route.

Pour être efficace, l’action que nous devons mener en matière de sécurité routière doit s’appuyer sur l’éducation et la prévention. L’école joue bien sûr un rôle important dans la transmission des bonnes pratiques. La sécurité routière s’y apprend d’abord comme piéton.

Nous devons des à présent structurer la prévention routière à l’école, il va falloir commencer très tôt l’apprentissage de la prévention. Il est évident que les informations, que les messages destinés aux écoliers, aux élèves et aux étudiants prendront en compte l’âge des uns et des autres pour développer une culture de la sécurité routière tant auprès des enfants que des enseignants.

Il est important dans le cadre de la sensibilisation des conducteurs de lutter contre les comportements à risque qui nuisent d’une manière générale à la vigilance au volant. C’est notamment le cas de l’utilisation du téléphone portable au volant, il faut faire preuve de fermeté afin de responsabiliser les conducteurs. L’usage massif des smartphones et autres téléphones au volant est une cause majeure de la perte de contrôle du véhicule, qui a une incidence sur la conduite, et provoque de ce fait des accidents en nombre élevé en milieu urbain et sur l’autoroute ou route nationale. 

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