L’Afrique sera marquée par des besoins de financement très importants durant la période post Covid-19. Les engagements financiers pris actuellement pour soutenir le secteur socio-économique dans plusieurs pays du continent et atténuer les effets multiples de la pandémie nécessiteraient des politiques monétaires et économiques audacieuses à même de favoriser une croissance soutenable et inclusive.
Le financement à court terme : injecter des fonds pour fluidifier le marché financier et provisionner en liquidité le marché financier international sont autant de leviers pour amortir les effets de la crise sanitaire qui touche les pays africains et les économies en développement. Les banques centrales et les autorités monétaires et budgétaires sont appelées à jouer un rôle de premier plan.
Le dernier rapport de Policy Center for the New South (PCNS) sur les différents modes de financement en Afrique après le Covid-19 s’arrête sur la gestion des besoins de financements dans les pays africains pour soutenir la croissance après la pandémie. La BAD aussi estime que «l’Afrique aura besoin de plusieurs milliards de dollars pour amortir l’impact de la maladie, alors que beaucoup de pays s’efforcent désespérément à la contenir par des mesures d’urgence, notamment en imposant un isolationnisme commercial. La BAD rappelle qu’a travers le monde, des usines ont été fermées et des travailleurs renvoyés chez eux, perturbant les chaînes d’approvisionnement, le commerce et les voyages et menant beaucoup de pays vers la récession».
La Banque devrait dévoiler, indique un communiqué, « un programme d’aide financière qui permettra aux gouvernements et aux entreprises d’adopter des mesures souples destinées à réduire les effets de cette pandémie sur les plans économique et social ».
Le rapport du PCNS souligne que dans ce contexte marqué par la pandémie du Covid-19 qui pèse sur le futur immédiat des économies en développement, l’Afrique, s’est engagée dans des politiques économiques courageuses qui devraient s’étendre jusqu’à la période post-Covid-19 selon divers modes de financement.
Pour les analystes du PCNS, «les banques centrales devront mettre en place les bonnes incitations pour leur permettre de mener des politiques économiques porteuses de croissances fortes, soutenables et inclusives à travers différents leviers».
Le premier levier est celui des politiques monétaires expansives des banques centrales qui impliquent des injections de montants importants pour les financements à court terme et augmenter les prêts bon marché accordés aux banques. Provisionner le marché financier international en liquidités suffisante devrait aussi permettre aux économies en développement un accès aux capitaux pour soutenir l’économie.
Il est aussi question pour le PCNS de soutenir les Etats africains dans leurs efforts d’investissement et de permettre aux Etats de l’UEMOA des niveaux de déficit primaire supérieurs à 3% et un endettement qui pourrait être fixé à plus de 80% pour une période donnée, relève l’analyse.
La période du post-covid-19 requiert conclu le rapport, des politiques économiques de soutien aux PME/PMI. «La politique du crédit bancaire (et des taux) devra tenir compte de la particularité de cette «crise économique Covid-19», qui est avant tout un choc d’offre, afin d’éviter toute dynamique inflationniste hors de contrôle, préconisent-ils».
Fairouz El Mouden
La BAD octroie 2 millions de dollars à l’OMS
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé le décaissement d’une somme de 2 millions de dollars sous forme d’aide d’urgence en faveur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour le renforcement de sa capacité à aider les pays africains à maîtriser la pandémie du COVID-19 et à en atténuer les effets.
Ce don est une contribution au Plan de préparation et d’intervention de l’OMS de 50 millions de dollars, appuyé également par d’autres partenaires, y compris le Système des Nations Unies.
Le Groupe de la Banque devrait dévoiler un programme d’aide financière qui permettra aux gouvernements et aux entreprises d’adopter des mesures souples destinées à réduire les effets de cette pandémie sur les plans économique et social.
La semaine dernière, la Banque a levé un montant exceptionnel de 3 milliards de dollars par le biais d’un emprunt obligataire social de trois ans : il servira à atténuer les effets économiques et sociaux de la pandémie. Ce qui constitue à ce jour, le plus important emprunt social libellé en dollars lancé sur les marchés de capitaux internationaux.