Des organisations patronales de 25 pays francophones réunies à Paris ont annoncé mardi le lancement d’une « plateforme de dialogue et de coordination permanente des patronats francophones » pour renforcer leurs flux d’affaires.
Selon la déclaration des organisations signataires, la langue française « doit être un levier d’opportunités concrètes pour obtenir un financement, réaliser un projet ou accélérer un développement commercial ».
Près de 600 chefs d’entreprises francophones de 31 nationalités sont rassemblés mardi et mercredi matin à l’hippodrome parisien de Longchamp à l’initiative du Medef, en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui remplace pour la troisième année consécutive l’université d’été de l’organisation patronale française.
L’espace francophone compte aujourd’hui 512 millions de locuteurs et pèse 16% du produit intérieur brut (PIB) mondial, rappelle la déclaration.
Et alors que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), dont l’action est historiquement plus politique et culturelle qu’économique, doit tenir son 18ème sommet à Djerba en Tunisie les 20 et 21 novembre, un forum économique sera organisé à sa marge afin de « porter un agenda économique francophone au service de nos entreprises et de nos populations ».
L’objectif de la REF francophone, qui se réunira dorénavant « chaque année », est de « bâtir une véritable communauté économique francophone », a déclaré à la tribune le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
Dans cet objectif, un « comité de pilotage » issu de la REF francophone s’est vu confier « un mandat pour proposer une structuration de ce mouvement d’ici au sommet de Djerba », a-t-il indiqué.
Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, présent à Longchamp, a pour sa part souhaité que l’événement puisse se tenir chaque année « alternativement sur les deux rives de notre monde francophone » et a convié les participants à venir « en 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire ».
Grâce à l’Afrique, le nombre de locuteurs francophones dans le monde augmente, mais « il n’y a pas de dividende linguistique automatique de la démographie », a prévenu Geoffroy Roux de Bézieux.
Face à la dominance de l’anglais, le français doit devenir un « outil du quotidien », et « cela passera nécessairement par nos entreprises, les échanges commerciaux, par les liens d’affaires, par les investissements croisés », selon le président du Medef.