Le Brexit a aggravé la pénurie de médecins   

Royaume-Uni

 Le Brexit a aggravé la pénurie de médecins au Royaume-Uni, en entraînant un manque estimé à 4.000 médecins issus de l’Union européenne dans quatre spécialités majeures, selon une étude publiée dimanche d’un centre de réflexion spécialisé dans la santé.
Cette étude, réalisée à l’initiative du quotidien The Guardian, est publiée alors que le système public de santé (NHS) souffre de nombreuses difficultés après des années d’austérité, avec des listes d’attente record dans les hôpitaux dues à la pandémie de Covid-19, mais aussi aux pénuries de médecins et d’infirmières.

Le Nuffield Trust s’est penché sur quatre spécialités – anesthésie, pédiatrie, chirurgie cardio-thoracique et psychiatrie – dans lesquelles les médecins européens étaient particulièrement représentés avant la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Dans ces quatre spécialités, connaissant déjà des tensions dans leur recrutement, « la progression des effectifs issus de l’UE ou de pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE, à savoir Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein) a ralenti », montre l’étude.
Si la tendance observée avant le Brexit s’était poursuivie, il aurait dû y avoir plus de 41.000 médecins issus de l’UE et de l’AELE enregistrés en 2021, soit au moins 4.000 de plus que les chiffres effectivement constatés.

Pour le Nuffield Trust, « la campagne et le résultat du référendum (de 2016 sur la sortie de l’UE) est la raison évidente de ce changement de tendance ».
En cause: dans un premier temps l’incertitude sur les nouvelles règles de circulation des personnes, puis le durcissement des règles d’attribution des visas, et enfin une « détérioration des conditions de travail » en général dans le système de santé.
« Ces résultats suggèrent que la stagnation du nombre de médecins issus de l’UE dans ces spécialités a exacerbé les pénuries existantes dans des domaines où le NHS n’est pas capable de trouver de la main-d’oeuvre qualifiée ailleurs », ajoute l’étude.

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