Le commerce international et ses effets sur l’emploi

Quel est l’impact du commerce international sur le marché de l’emploi? C’est la question à laquelle deux chercheurs économistes du Policy center for the new South (ex OCP policy center), Ibourk Aomar et Ghazi Tayeb, tentent de répondre dans une étude présentée en marge de la 25ème édition de la conférence annuelle dont les travaux ont été clôturés hier au Kuwait.

Les résultats de cette étude ont montré un impact positif du commerce international sur le taux de chômage au Maroc, en particulier dans le secteur industriel. A lui seul, le secteur du commerce génère 16 000 postes pour chaque 1 milliard de DH exportés. Les auteurs de l’étude affirment également que 13 779 emplois sont créés par les secteurs du textile et du cuir pour chaque 1 milliard de DH exportés.

De même, quelques 12 345 et 5 000 emplois sont créés respectivement par les industries alimentaire, automobile et mécanique, par 1 milliard de dirhams exportés. L’hôtellerie et restauration sont à l’origine de 12 000 emplois.

En plus de cela, les chercheurs ont utilisé la méthode RCA (analyse des causes racines) qui leur a permis d’identifier un avantage comparatif pour le Maroc dans 15 produits appartenant aux industries agro-alimentaires et du tabac, 16 produits minéraux, 12 produits relevant des industries chimiques ou semblable, 61 produits émanant de l’industrie du textile et du cuir, ainsi que 21 produits mécaniques, métallurgique et électriques.

Dans l’agro-alimentaire, cet avantage concerne particulièrement les légumes à cosse, écossés ou non, à l’état frais ou réfrigéré. Les légumes conservés provisoirement, les poissons, crustacés et les mollusques présentent également un avantage comparatif élevé pour le Maroc. Et la liste est encore longue, comprenant notamment les tomates à l’état frais ou réfrigéré et les préparations et conserves de poissons comme le caviar et ses succédanés préparés à partir d’œufs de poisson.

Cependant, il convient de noter que l’analyse de ces experts demeure limitée par les hypothèses sous-jacentes aux tableaux d’entrées-sorties. Les chercheurs sont partis du constat que les parts d’entrée restent constantes pour calculer les besoins en intrants de chaque industrie. Il n’y a donc pas de changement technologique ni d’économies d’échelle croissantes. De même, les données ne tiennent pas compte des différences qualitatives entre les biens échangés et les biens non échangés.

Il est implicitement supposé que les technologies d’importation et d’exportation des biens et de services sont identiques.

Cela est dû au fait que les technologies de fabrication du pays sont supposées être constantes lors du calcul des emplois incorporés dans les importations et les exportations. Les importations et la production nationale sont censées être parfaitement interchangeables, sans aucun coût. D’autant que les gains commerciaux dynamiques, définis comme les variations du taux de croissance de la productivité lié au commerce à long terme, ne sont pas pris en compte.

Hajar Benezha

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