Le coup de pouce du Trump à Netanyahou

Faisant fi des termes de la résolution en date du 23 Décembre dernier exigeant d’Israël qu’il «arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé y compris Jérusalem-Est», l’Etat hébreux a annoncé, pour la quatrième fois consécutive -depuis le 20 Janvier 2017 date de l’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche- la poursuite de sa politique de colonisation.

Ainsi, alors que le 22 janvier 2017 Netanyahou avait autorisé l’édification de 566 unités d’habitation, il a donné le 24 Janvier son accord pour la construction de 2500 logements, autorisé 153 autres le 26 Janvier et 3000 nouvelles unités d’habitation ce mercredi. Nous voyons donc qu’en seulement deux semaines, depuis l’investiture de Donald Trump, le gouvernement de Benjamin Netanyahou a autorisé la construction de 6000 logements.

Et s’il y a moult raisons à cela, la première et la plus évidente reste, bien entendu, l’entrée de Donald Trump à la Maison Blanche à un moment où le Congrès US, dominé par les Républicains, «exercera moins de pressions qu’Obama sur Israël».

Mais, il y a lieu de rappeler, également, que plusieurs dirigeants des colonies israéliennes avaient été invités à la cérémonie d’investiture du nouveau Président américain, que le nouvel ambassadeur américain à Tel-Aviv, David Friedman est un ardent défenseur de la politique de colonisation menée par l’Etat Juif et que Jared Kushner, qui se trouve être à la fois le gendre et un haut conseiller du nouveau chef de l’Etat, serait, également, un proche de la famille Netanyahou. D’ailleurs, si l’on en croit le quotidien israélien Haaretz, la Fondation de la famille Kuschner aurait donné plusieurs dizaines de milliers de dollars à des institutions dans les colonies. Ainsi, il est clair que toutes les indications énoncées ci-dessus constituent autant de feux verts donnés à la poursuite par l’Etat hébreux de sa politique de colonisation.

Force est de constater, toutefois, que, sur le plan de la politique intérieure d’Israël, ces annonces ont lieu alors qu’en application d’une décision de la Cour Suprême israélienne la colonie «emblématique» mais «illégale» d’Amona a été évacuée, par la force, ce mercredi 1er Février.

Ainsi, pressé de toutes parts tant par les colons que par la droite nationaliste, de prendre des mesures en faveur d’une colonisation élargie, le Premier Ministre israélien, qui craint une «annexion trop lourde à gérer» mais qui reste soucieux, tout de même, de préserver un certain équilibre des forces, tente de leur donner des gages en autorisant la construction de milliers de nouveaux logements.

Mais il convient de préciser, par ailleurs, qu’au sein du Parlement israélien a lieu, depuis le début de cette semaine, la discussion sur une proposition de loi qui permettrait à l’Etat hébreux «d’étendre sa législation aux territoires palestiniens occupés en Cisjordanie» et qui, en cas d’adoption, annihilerait tout espoir de parvenir à la création de deux Etats dès lors qu’Israël serait ainsi amené à appliquer la loi civile israélienne sur des terres reconnues par la communauté internationale comme étant palestiniennes étant entendu que cette dernière n’a jamais avalisé l’annexion par Israël, en 1967,  de la partie orientale de Jérusalem.

Il ne reste donc plus qu’à espérer que la décision de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem ne restera, dans les faits, qu’un slogan de campagne du candidat Donald Trump car ce déplacement, s’il venait à être effectué, ouvrirait une boite de Pandore dont personne ne connait le contenu exact mais qui renfermerait, sans aucun doute, l’huile à même d’attiser avec une extrême violence un feu prompt à ravager un monde en ébullition…

Nabil El Bousaadi

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