Agadir : une injustice révoltante
Saoudi El Amalki
On aura beau être témoin d’injustice de toutes sortes, jamais on n’aurait imaginé qu’elle pourrait atteindre un seuil aussi bas. En fait, les bourreaux de cette horrible mésaventure ne sont autres que certaines institutions de l’Etat censées veiller au respect des Droits légitimes des individus et la victime n’est autre qu’une personne étrangère. Jugez-en ! Voilà plus de sept ans qu’un français endure une galère au bourg de Tamaouanza sur la commune rurale d’Aourir, à une dizaine de kilomètres au nord d’Agadir. A maintes reprises, on avait évoqué, non sans révolte, ses supplices allant jusqu’à la menace de mort, face à ses voisins, mais également certaines instances qui en principe, devraient de sitôt, lui épargner ses calvaires chroniques, en apposant le plus naturellement du monde, les lois en vigueur. Une affaire sordide qui fait peiner ce ressortissant en séjour dans notre pays, mais fait aussi honte à l’administration marocaine qu’on croyait avoir transcendé les extorsions révolues et entrevu une nouvelle ère de justice et de dignité, tout en se gardant de préserver l’image de marque du Royaume. En effet, le martyr du plaignant en question a débuté au moment où il a eu l’idée de bâtir sa demeure sur le promontoire du faubourg sus mentionné, vue sur mer, en ayant le cœur net par rapport à sa localisation idéale, sur le plan d’aménagement. Aussitôt après, il se rendait compte qu’une construction mitoyenne était en cours d’édification contre l’une de ses façades sur une rue au titre foncier du domaine de l’Etat n*126618/9. A partir de ce moment, on aurait dû sceller la fin de ses malheurs, mais, au lieu d’y mettre un terme, un second palier lui fut ajouté, à travers l’octroi au voisin d’un compteur provisoire de fin de travaux d’une durée de deux ans, alors que six mois plus tôt, on avait procédé au retrait de l’autorisation précitée. Ce qui lui a permis de poursuivre et finir tranquillement, les travaux de construction, sous les yeux de ses protecteurs, jusqu’en septembre 2018, date à laquelle il a obtenu d’une commission tripartite (Autorité, Commune et ONE), l’autorisation définitive, tout en sachant que celle de construite lui a été retirée. Durant le même mois, un troisième palier fut franchi, par la délivrance de la deuxième autorisation d’une bâtisse en R+2, en violation à nouveau du code de l’urbanisme. Au fait, cette bâtisse a fini par obstruer définitivement cette voie publique sur ce fameux titre foncier de l’Etat de 9 mètres de large, en ne laissant qu’un seul mètre de passage entre les deux bâtiments. Les deux voisins sont allés même jusqu’à « privatiser » cette voie publique en la scellant de part et d’autre par un mur d’un côté et un portail de l’autre, bloquant ainsi le passage aux riverains. Dans ce même mois de folie, un quatrième palier s’est passé, suite à la seconde plainte d’un voisin gêné aussi par cette deuxième construction lui obstruant l’accès à l’une de ses façades. En réponse à la même plainte, une commission représentant toutes les administrations s’est déplacée sur les lieux le 26 septembre 2018 afin de constater les faits, et à dressé un procès verbal confirmant que le détenteur de l’autorisation de construire n’avait ni le droit ni la permission de bâtir sur le domaine de l’Etat, paraphé par les signataires administratifs. A ce moment précis, tous les travaux auraient dû être stoppés par l’autorité locale. Mais, une fois de plus, la loi 12-90 fut bafouée par ceux censés l’appliquer. Comme si cela ne suffisait pas, un cinquième palier a enfoncé l’affaire dans un gouffre de laxisme complaisant, en délivrant un permis d’habiter au 31 décembre 2018, à la construction en question, alors que celle-ci était à l’état de gros-œuvre !!! Fait reconnu par un nouveau procès verbal, le 27 mai 2019. Le pire c’est que le plaignant a subi de multiples plaintes à son encontre dont une l’ayant déféré à la justice et se voyant condamné à un mois de prison avec sursis, sur la base d’accusations jugées infondées et sans témoins. Dépité par ces événements accablants d’injustice, le malheureux décida de saisir la justice tel Don Quichotte, afin d’obtenir gain de cause à l’encontre de ces deux constructions l’empêchant de finaliser son projet, depuis plusieurs années. Puis, une ribambelle d’expertises entachée de bourdes a jalonné ce parcours judiciaire pour aboutir, sept années des faits, à un non sens, en dépit de toutes les pièces édifiantes liées à ce dossier. Le comble, un mois après le jugement incompréhensible de première instance se retournant contre la victime, celle-ci s’est vu débarquer au petit matin, le Caïd accompagné des agents d’autorité et un Poclain, suscitant l’euphorie au plaignant qui croyait au Salut de son sort, à démolir les constructions en infraction. Mais, espérant une fin salutaire. Ce ne fut malheureusement qu’un mirage qui s’évapora quand il s’aperçut qu’il s’agissait de la démolition de son propre mur, planté sur son titre foncier. Il va sans dire que cette affaire qui, pourtant est claire comme l’eau de roche, traînait depuis des années, sans que l’ayant droit n’ait joui d’équité. Muni des preuves irréfutables sur son dossier gros comme ça, le plaignant a frappé à toutes les parties et s’est adressé aux multiples recours concernés sans obtenir aucune solution à ses préjudices affligeants. Décidé à aller jusqu’au bout du tunnel, il compte alors mettre le cap sur les hautes sphères pour y trouver l’issue escomptée dont il souffre si atrocement.