Le Maroc déterminé à contribuer au succès de la stratégie intégrée pour le Sahel

Pour sa part, le «Maroc, lié à la région du Sahel par des relations multiséculaires et multiformes, est déterminé à contribuer avec vous au succès de la stratégie intégrée pour le Sahel», a-t-il dit lors de ce débat en présence notamment du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du Président de la Banque Mondiale Jim Yung Kim et de l’Envoyé spécial pour le Sahel, Romano Prodi, ainsi que du représentant de l’Union Européenne.
«Cet engagement, a-t-il poursuivi, a été confirmé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 19 septembre lors de son voyage au Mali et renouvelé tout récemment encore dans le message Royal adressé au Sommet de Paris sur la Paix et la Sécurité en Afrique».
Un «engagement conciliant la réalisation du développement humain, la préservation de l’identité culturelle et cultuelle et la sauvegarde de l’intégrité territoriale des Etats du Sahel à travers une coopération sécuritaire inclusive franche et soutenue», a précisé l’ambassadeur.
Et d’ajouter que de part le «voisinage immédiat qu’il partage avec les Etats du Sahel, le Maroc avait plusieurs années avant les événements au Nord du Mali, pressenti les dangers qui menaçaient la région du Sahel et a tenté d’attirer l’attention et susciter une action de la Communauté Internationale».
«Notre préoccupation découlait d’une prise de conscience des connexions constatées entre le terrorisme, les trafics de drogue, d’armes, d’êtres humains et les prises d’otages, des touristes innocents et des travailleurs humanitaires et même des responsables des Nations Unies», a-t-il dit, ajoutant que le Maroc avait alors appelé à une «action concertée des Etats de la région du Sahel et du Maghreb pour agir, à titre préventif et endiguer les effets néfastes déjà perceptibles de ces activités».
Les événements tragiques au Nord du Mali et l’atteinte sérieuse portée à son intégrité territoriale ont démontré que la «menace d’instabilité n’était pas une hypothèse lointaine mais une réalité immédiate aux conséquences incalculables pour l’ensemble de la région», a-t-il averti.
En appelant la Communauté Internationale à agir vite et résolument au Mali, le Maroc, a-t-il indiqué, a toujours veillé à placer la «solution de la crise dans ce pays dans son environnement naturel régional. Nous sommes confortés de voir le Mali franchir, avec l’aide de la France, de la MINUSMA, de l’Afrique et des partenaires bilatéraux, des étapes significatives sur la voie de la stabilisation et de la réconciliation nationale».
«A travers la réunion ministérielle de Bamako du 5 novembre dernier, les Etats du Sahel et du Maghreb et au-delà ont apporté la preuve de leur détermination à changer la donne sur le terrain, en identifiant les priorités communes en matière de sécurité, de gouvernance, de résilience et de développement durable autour desquelles la mise en œuvre de la stratégie onusienne devait s’articuler».
Après cette réunion, a rappelé le diplomate, le Maroc a organisé en novembre dernier une Conférence ministérielle qui a débouché sur l’adoption de la déclaration de Rabat préconisant «les mesures concrètes pour améliorer la sécurité sur les frontières communes de la région».  Cette «coopération est un passage obligé à toute stratégie de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, défi majeur pour la région toute entière», a-t-il conclu.

Le CS de l’ONU demande aux Etats de la région,

notamment le Maghreb d’intensifier la coopération
et la coordination interrégionales

Le Conseil de sécurité de l’ONU, préoccupé par la «situation alarmante» dans la région du Sahel, a appelé mercredi les Etats de la région, notamment le Maghreb à intensifier la coopération et la coordination interrégionales en vue de mener une lutte globale et intégrée contre le terrorisme, la prolifération de toutes les armes et la criminalité transnationale organisée.
Dans une déclaration présidentielle préparée par le Maroc, l’Organe exécutif de l’ONU a demandé «de nouveau aux Etats du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb d’intensifier la coopération et la coordination interrégionales dans l’optique de mettre au point des stratégies non exclusives et efficaces pour mener une lutte globale et intégrée contre les activités des groupes terroristes, prévenir la prolifération de toutes les armes et lutter contre la criminalité transnationale organisée dans la région du Sahel, y compris les activités illicites comme le trafic de drogues, et les liens de plus en plus étroits qu’elle a parfois avec le terrorisme».
Le Conseil a salué à cet égard la «tenue, à Rabat les 13 et 14 novembre 2013, de la deuxième Conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières entre les Etats du Sahel et du Maghreb et prend note des conclusions qui en sont issues», souligne la déclaration adoptée à l’issue d’un débat des Quinze sur la situation au Sahel.
Ce débat organisé par la présidence française du Conseil, s’est déroulé avec la participation notamment du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de l’Envoyé spécial résident de la Banque Mondiale Monsieur Jim Yung Kim et de Monsieur Romano Prodi, Envoyé spécial pour le Sahel ainsi que des représentants de l’Union Africaine et de l’Union Européenne.
Tout en réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité des pays de la région du Sahel, le Conseil de sécurité déclare de «nouveau qu’il reste préoccupé par la situation alarmante qui règne dans la région du Sahel et réaffirme sa volonté de trouver une solution aux problèmes complexes d’ordre sécuritaire et politique de la région».
Il a fermement condamné, dans ce sens, les attentats terroristes qui y ont été récemment perpétrés ainsi que les atteintes aux droits de l’homme et les violences sur les civils, notamment les femmes et les enfants, qui sont commises dans la région par des groupes terroristes ou d’autres groupes extrémistes».
Le Conseil souligne qu’il importe de mener une action cohérente, globale et coordonnée embrassant les questions de gouvernance, de sécurité, de développement et de droits de l’homme, ainsi que les questions humanitaires, en vue de combattre les menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité dans la région du Sahel et de s’attaquer à leurs causes profondes».
A cet égard, la déclaration a salué également «l’appui fourni par certains pays de la région et d’autres donateurs et leur demande de continuer à aider les Etats du Sahel».
Le Conseil considère également important de «susciter l’appropriation nationale et régionale de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et d’en assurer la mise en oeuvre en étroite consultation avec les Etats du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, et avec les donateurs et partenaires régionaux et multilatéraux, notamment».
Le Conseil qui considère, par ailleurs, les sanctions comme un outil important de la lutte antiterroriste et insiste sur l’importance de la mise en oeuvre rapide et effective des résolutions pertinentes, a salué, à ce propos l’initiative prise par le Comité des sanctions contre Al-Qaida de «prendre contact avec les Etats du Sahel, du Maghreb et des régions voisines afin de réfléchir aux moyens qui permettraient de mettre le régime des sanctions au service des Etats touchés et renforcer la contribution de ceux-ci, afin d’intégrer ces mesures aux dispositions prises aux niveaux national et régional pour lutter contre la menace d’Al-Qaida dans la région».

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