Le PPS au parlement

Souad Zaidi: «nous sommes très loin des 500.000 emplois»

Le processus d’industrialisation au Maroc, tel que prévu aux termes du Plan Emergence de 2005, du Pacte national pour l’émergence industrielle de 2009 et du Plan d’accélération industrielle 2014-2020, n’avance guère dans le sens annoncé par ses promoteurs, selon la député Souad Zaidi, membre du Groupement parlementaire du Progrès et du socialisme à la Chambre des représentants.

Réagissant aux propos du chef du gouvernement, Saad Eddine El  Othmani en réponse aux députés, qui l’interrogeaient lundi dernier au cours de la séance mensuelle sur la politique générale, consacrée aux «stratégies sectorielles en matière d’industrie», la députée a affirmé que les données statistiques indiquent en effet que la part de l’industrie dans l’emploi recule et est loin d’atteindre l’objectif de 500.000 opportunités d’emploi. Elle n’a malheureusement créé au cours des trois dernières années que quelque 30.000 emplois.

L’industrie est également loin d’atteindre le but fixé de porter sa contribution à 23% au produit intérieur brut. Sa contribution au cours des quatre dernières années oscille entre 4 et 13% au PIB, a-t-elle précisé.

Ce qui a amené la députée à affirmer que l’on est loin des objectifs tracés dans le plan d’accélération industrielle 2014-2020, qui doit bientôt expirer et de soulever la question de savoir pourquoi de tels objectifs n’ont pas été atteints.

Pour y remédier, le Groupement parlementaire du progrès et du socialisme souligne la nécessité pour le Maroc d’opter pour une véritable politique d’industrialisation, de doter le pays des infrastructures nécessaires (ports, aéroports, routes, zones industrielles) et de prendre les mesures requises pour développer la recherche scientifique et la formation des capacités comme le font d’autres pays (Taiwan, Afrique du Sud) sans oublier de créer un pôle industriel dans chaque région pour les besoins de la justice spatiale.

L’Etat se doit aussi d’œuvrer pour faire respecter l’Etat de Droit et de la légalité dans le domaine économique, de lutter contre la corruption et la prévarication, d’éliminer toutes les formes de rente et d’opter pour la clarté et la transparence en matière de gestion et de gouvernance.

Dans ce cadre, la députée a rappelé l’importance de l’industrie minière, dont le développement favorise la création de diverses filières industrielles dans un cadre intégré comme cela est fait ailleurs (Turquie, Brésil, Afrique du Sud).

En l’état actuel des choses, le Maroc importe une série de produits miniers pour une valeur de 47 milliards de dirhams, a-t-elle dit, notant que le pays est en mesure d’inverser la tendance à travers le développement de cette industrie.

En réponse à cette question centrale autour des «stratégies sectorielles en matière d’industrie», le chef du gouvernement avait brossé un tableau plutôt très flatteur de la «success story» du secteur, tout en annonçant le lancement imminent de la 2ème génération du Plan d’accélération industrielle 2021-2025 pour consacrer selon ses dires, les acquis et les généraliser à toutes les régions.

M’Barek Tafsi

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