Le PPS au Parlement

Me Ouammou fait l’évaluation des politiques publiques à la Chambre des conseillers

 * L’enseignement, un laboratoire d’essais de programmes

* La santé paie le prix fort de sa mauvaise gouvernance

* Urgence : la nouvelle charte d’investissement et la réforme des CRI

La Chambre des conseillers a procédé lundi 11 février à l’examen et à l’évaluation des politiques publiques concernant le service public, à la lumière d’un rapport d’un groupe de travail thématique, dont les travaux ont porté sur les secteurs de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique et de la santé ainsi que sur les centres régionaux d’investissement.

Intervenant lors de la séance du 11 février, le Conseiller parlementaire du parti du progrès et du socialisme (PPS) Abdellatif Ouammou a souligné l’importance des secteurs de l’investissement, de l’enseignement et de la santé dans la vie des citoyens

En ce qui concerne l’enseignement, le rapport a passé en revue la situation de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à travers les rapports internationaux et nationaux. Il s’est focalisé sur les ressources qui lui ont été allouées, les réformes pédagogiques et éducatives introduites, la recherche scientifique et la gouvernance.

Des programmes qui n’en finissent pas depuis l’indépendance du pays

Selon le rapport, le secteur est handicapé par un certain nombre de déficits qui ont un impact négatif sur le système, a affirmé Ouammou, qui a émis un certain nombre d’observations faisant état en premier lieu de l’aggravation du manque en cadres éducatifs, de la faiblesse du rendement et de la qualité, du déficit en équipements nécessaires, de l’encombrement des classes, des suites de la faiblesse du nombre des établissements, outre les problèmes de toutes sortes que vivent  les enseignants.

Quant à l’échec de l’application des réformes successives, il est essentiellement dû à la faiblesse et au manque de formation de ceux qui sont chargés de la mise en œuvre de la charte nationale de l’éducation et de la formation, a-t-il dit.

Cela est également du à la faiblesse du transfert des attributions et des responsabilités du centre vers les régions et à l’intérieur du système régional de l’éducation et de la formation.

Le problème trouve aussi son explication dans la faiblesse de la mobilisation sociale pour assurer l’implication de tous les acteurs et des partenaires dans les réformes. Mais le comble c’est que le gouvernement ne respecte pas ses engagements de mobiliser les crédits nécessaires au financement de l’application de la charte nationale et des réformes qui s’en suivent.

Pour ce qui est de la gouvernance du secteur, elle est embryonnaire. La vision est imprécise et peu claire. Toutes les réformes tentées ne dérogent pas à cette règle, selon laquelle le secteur est devenu un laboratoire d’essai des programmes et des plans, qui coutent très cher à l’Etat sans rendement aucun et sans impact sur le secteur.

L’on peut dire sans se tromper qu’il n’y a pas de politique publique aux dimensions claires. Le problème du manque de la continuité et de l’absence d’une vision se pose avec acuité.

Il est marqué par le fait qu’il n’y a pas de gouvernance proprement dite, puisqu’il n’y a pas de participation à tous les niveaux.

Aux niveaux des différents cycles d’enseignement, le problème qui se pose a trait surtout au manque d’harmonie et de complémentarité entre eux. Quant à l’enseignement universitaire, il ne répond pas aux exigences du marché de l’emploi.

Pour ce qui concerne, le secteur de la santé, il est marqué pour une offre déséquilibrée entre les régions et les provinces.

Le rapport du groupe de travail thématique a recommandé dans ce cadre un certain nombre de mesures concernant notamment la gouvernance et la régionalisation, le renforcement de l’inspection et du contrôle, du partenariat et de la coopération et de la communication.

S’agissant des centres régionaux d’investissement, le rapport du groupe de travail thématique a émis un certain nombre de recommandations pour qu’ils puissent devenir performants.

 Dans ce cadre, le gouvernement a avancé un certain nombre de propositions visant notamment la restructuration des CRI et la création de la commission régionale unifiée d’investissement outre la simplification des procédures concernant les dossiers d’investissement.

En attendant, il est nécessaire de faire sortir la nouvelle charte d’investissement et de mettre en œuvre la réforme des CRI, a-t-il dit.

MT

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Bouzidi Idrissi : Construire davantage d’autoroutes

Après avoir interrogé le Secrétaire d’Etat chargé du transport sur les raisons du ralentissement du programme de construction des autoroutes, dont la longueur atteint quelque 1800 km, construits en grande partie après 2000, le député Abdellah Bouzidi Idrissi, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, a indiqué que c’est à travers le renforcement de ce réseau qu’il sera possible de réduire les inégalités spatiales et sociales, désenclaver les régions et les localités et créer les conditions propices au développement du pays.

Il ne fait pas de doute qu’un grand effort a été déployé dans ce sens à partir de l’année 2000, mais il est vrai aussi que cet élan s’est quelque peu estampé au cours des dernières années, alors que le pays a besoin de plus d’autoroutes et de voies rapides pour renforcer les communications à l’intérieur du pays et avec son environnement régional et international, a-t-il expliqué lors de la séance des questions orales du lundi 11 février.

Les régions du sud et du sud-est…

C’est pourquoi, il est nécessaire de mobiliser davantage d’investissements pour développer le réseau autoroutier national auquel il faut relier par voies rapides notamment les régions du sud et du sud-est, a-t-il dit, appelant à accélérer la réalisation de l’axe Fès-Taounate, l’axe Taounate-Hoceima à travers Issaguen en passant par Lekhlalfa et l’axe Dhar Souk-Taza à travers Bourd.

Lui répondant, le secrétaire d’Etat chargé du transport, Mohamed Najib Boulif a fait savoir que le programme des études porte sur 1384 kilomètres à construire. Un budget de 75 milliards de Dirhams est consacré à 10 grands chantiers dont certains sont en cours d’études d’identification, alors que sept projets sont déjà approuvés dont Beni Mellal-Marrakech, Tanger-Tétouan, Berrechid-El Jadida, Fès-Tanger, Rabat-Casablanca et Safi-Agadir-Tiznit.

Il a fait savoir de même que les études d’exécution des axes Guercif-Nador et Tit Mellil-Berrechid sont en cours de réalisation et que les études d’identification de l’axe Béni Mellal-Fès/Meknès en passant par Rachidia sont également en cours de réalisation.

M’Barek Tafsi

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Touria Skalli:   Favoriser l’accès des jeunes au logement

L’accès des jeunes au logement est possible à travers des exonérations fiscales et l’octroi de crédits à faible taux d’intérêt  pour l’acquisition d’un appartement qui leur assure stabilité et bien être, a indiqué la députée Touria Skalli, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants.

Dans une réplique aux réponses du ministre chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors de la séance des questions orales du 11 février au sujet de la facilitation de l’accès des jeunes au logement, la députée a également recommandé d’approfondir la réflexion sur une éventuelle aide matérielle à accorder aux jeunes en quête d’appartement à louer.

Déficit : de 1.200.000 unités à 400.000 unités actuellement

Dans sa réponse, le ministre a rappelé que les exonérations fiscales décidées dans ce domaine ont coûté à l’Etat plus de 115 milliards de Dirhams. Cet effort a permis de faire baisser le déficit en logements de 1.200.000 unités dans le passé à 400.000 unités actuellement.

A présent l’on s’oriente vers la réduction de ce déficit à 200.000 unités seulement, a-t-il ajouté.

Le déficit dont on parle concerne quelque 25 villes avec des bidonvilles de 140.000 unités qui s’ajoutent aux 270.000 autres recensés auparavant.

A cela s’ajoute à présent le problème récurrent des constructions menaçant ruine dont le nombre est estimé à 50.000 unités sans oublier la question du logement de la classe moyenne, qui bénéficie d’un intérêt particulier au même titre que le problème du logement des couches pauvres.

M’Barek Tafsi

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