Attendons pour voir…
Créé au milieu du 20ème siècle, pendant le processus de décolonisation, le Commonwealth est une organisation intergouvernementale comprenant, à ce jour, 54 Etats qui sont, dans leur grande majorité, d’anciens territoires de l’Empire britannique.
Mais ce qui retient l’attention ces dernières années, c’est que d’anciennes colonies françaises, d’Afrique notamment, cherchent, désormais, à y adhérer.
Si Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon, dont le pays va y adhérer cette année tout en restant membre de la Francophonie, a justifié ce « tournant géopolitique majeur par la nécessité d’appartenir à un autre espace multiculturel dans un monde globalisé », qu’est-ce qui pousserait d’autres pays francophones à y adhérer ?
Le Togo, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, qui après avoir entamé, dès 2014, le processus de son adhésion au Commonwealth a fait adopter par son Assemblée Nationale, ce vendredi 22 Avril, une résolution autorisant le gouvernement à parachever la procédure y afférente a justifié sa décision par le fait que cette « appartenance » va lui permettre de diversifier ses relations d’amitié et de coopération mais aussi lui donner l’occasion de reconfigurer ses relations avec le Royaume-Uni en dehors de l’Union européenne.
Cette résolution a été adoptée par l’Assemblée nationale togolaise après qu’au cours d’une séance d’information qui avait eu lieu le jour-même, le commissaire du gouvernement qui est également ministre des droits de l’homme et des Relations avec les institutions de la République du Togo, Christian Trimua, avait apporté aux députés toutes les explications et tous les éclaircissements sur ce que rapporterait au Togo une adhésion au Commonwealth.
Il a tenu à préciser, par ailleurs, qu’« il serait souhaitable que le Togo soumette à temps sa candidature officielle » car le secrétariat du Commonwealth lui a signalé «qu’une dernière consultation » pourrait avoir lieu le plus tôt possible pour que, « dès la réunion du 20 juin, le Togo puisse occuper sa place ».
Il ajoutera, enfin, que sur, le plan politique et « au-delà de l’ancien héritage politique britannique », cette adhésion va assurer « au Togo la reconnaissance internationale d’un renouveau historico-politique » alors que sur le plan commercial, elle va lui ouvrir « un vaste marché extérieur pour l’exportation de ses produits » dans la mesure où le Commonwealth c’est aussi « plus de 2 milliards de consommateurs ».
Dans son intervention à l’issue du vote, la présidente de l’Assemblée nationale togolaise, Chantal Yawa Tsegan, a déclaré que l’approbation de la représentation nationale a été « totale et unanime » et qu’en conséquence, les députés resteront « aux côtés du gouvernement pour que le processus puisse aller à son terme »
En rappelant aux députés que la prochaine étape est le dépôt formel de la candidature du Togo au Commonwealth, Yawa Tségan, la cheffe du Parlement togolais, a tenu à préciser que le pays « ne va pas quitter la francophonie mais qu’il va seulement renforcer les programmes d’enseignement de l’anglais et réactiver d’autres partenariats ».
Mais s’il permis d’affirmer, dès à présent, que, sur les plans diplomatique, politique, économique, commercial et socio-culturel, l’adhésion du Togo au Commonwealth – après qu’il ait été un condominium franco-britannique – va lui donner l’occasion de renouer avec un héritage politique britannique, de diversifier ses relations et de bénéficier, à ce titre, de nouveaux financements, de faciliter un nouveau brassage culturel et, enfin, de s’exporter sur un vaste marché de plus de deux milliards de consommateurs, attendons pour voir…
Nabil EL BOUSAADI