Le tourisme, cet enfant égaré!

Le Covid 19 assomme le secteur du tourisme dans le pays, à l’instar de nombre de ses pairs. L’impact est si cinglant qu’il génère la ruine dans ses diverses activités parallèles à l’arrêt. Son alitement sera certainement de longue durée, après le confinement dont les conteurs ne sont pas encore précisés par les pouvoirs publics.

En fait, le tourisme fut, de tout temps, le maillon vulnérable de la chaîne de l’économie, de par sa dépendance aux aléas étrangers. Le terrorisme inique  ou encore la récession monétaire et la catastrophe naturelle qui, subitement peuvent surgir, balaient d’un revers de main, le tourisme velléitaire, tel un château de sable.

Cette fois encore, la pandémie assène le coup de grâce à un secteur, déjà en état de fébrilité et mis sur civière par des stratégies publiques boiteuses. Sa convalescence risque de durer une éternité, si l’Etat n’accourt pas à son chevet, au plus vite pour lui administrer les panacées idoines à son ressaisissement. Depuis des lustres, notre pays avait clamé sur tous les toits que le tourisme était une priorité à part entier, pour le parcours de son développement.

Mais, il semble bien que ce n’est, en fin de compte, qu’un slogan cacophonique et mensonger. Les programmes et les plans, notamment celui baptisé azur, pour n’en citer qu’un seul cas, en sont en effet, les illustrations désavouées de l’attitude publique à son égard.

Il ressort donc de ce comportement en dents de scie que, entre le pays et le secteur, cette histoire d’amour n’eut rien de sincère, malgré la déclaration nuptiale pour le meilleur et pour le pire.

En ces moments de crise, le comité de veille économique, mise en place pour gérer les incidences de la crise, parait indifférent à la situation du secteur touristique.

Tant les opérateurs, les professionnels que les personnels, soit presque un million d’emplois, dont le sort est à fois incertain, brutal et déroutant. Ce quatuor de l’exécutif, en compagnie du groupe patronal et du collège bancaire, ne pipe encore mot sur le devenir d’un tourisme en piteux état.

En fait, ce groupement qui ne se contente pas uniquement des mesures de gestion pandémique, prend des décisions capitales, en lieu et place du gouvernement entièrement émoussé. Cet empiètement criard est en totale objection avec la loi suprême mettant à l’écart des institutions publiques comme le conseil économique et social ou encore l’autorité de la concurrence…

Si on reprochait au chef de l’exécutif d’avoir raté sa récente médiatique sur les trois supports télévisuels publics, en plus des sports d’annonce au préalable, c’est que justement, il n’est pas dans le coup. «Je n’ai pas de vision ni de visibilité !», bredouillait-il devant la journaliste, prise par le choc de l’ébahissement. C’est dire, en effet, que le tourisme est loin d’être le souci des politiques publiques mises sur pieds par des décideurs du gouvernement qui se sont succédé,à la tête du département de tutelle.

Il va dans dire que ce sont, bel et bien les professionnels du secteur, toutes branches confondues, qui sont amenés à tenir, à bras le corps, les destinées du secteur. Sa rémission, après cette nouvelle crise chaotique, dépendrait sans nul doute, de leur détermination. Ils se devront, avant tout, de ne plus céder aux fantaisies des cabinards de la direction centrale, emmitouflés dans leur bureau velouté. La personnalité de la région est primordiale dans la prise de décision, l’adoption du choix et le traçage des perspectives.

A cet égard, les promoteurs régionaux ont intérêt à ne plus manger du pain des tours opérateurs qui ont tendance à exercer le monopole, imposer les tarifs et, en conséquence, causent des déperditions désastreuses à leurs interlocuteurs. Il est donc question de rapatrier, en marges équitables, les prix de voyage sur le royaume.

Ces prédateurs de l’industrie touristique mondiale renforcent, par le biais de leurs manœuvres accaparantes, leur part du lion du tarif des voyages, ne font qu’amoindrir la valeur ajoutée d’accueil. Encore faut-il se doter des moyens repensés pour se munir de ses propres supports de transport aérien. Il est bien clair que ce volet est décisif dans la reprise du secteur. Le diktat que mène sans merci, sur la part léonine du prix de voyage, influe négativement sur le secteur dont la variante internationale s’amincit en termes de dividende.

D’autre part, on constatera que le tourisme intérieur, quoiqu’il repêche le secteur, chaque fois qu’il est mal au point, n’est jamais pris en compte dans un agenda stratégique des pouvoirs publics. Bien au contraire, il est toujours considéré comme une bouée de sauvetage pour assurer la survivance.

Mais, en cas de béatitude, il est vite rejeté tel un enfant galeux. La relance du tourisme est tributaire de réformes radicales, mais de relèvement des attitudes et des mentalités ! Et c’est bien la région qui pourra faire son tourisme et non pas le contraire!

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