L’eau, plus que jamais une priorité !

Saoudi El Amalki

Il y a vraiment de quoi s’inquiéter et de tirer à cent coups la sonnette d’alarme, en ces moments cruciaux de l’après-séisme !La problématique de la pénurie d’eau est désormais, un réel péril qui sévit sans répit dans notre pays. Pour endiguer ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, on a mis en œuvre un plan national de l’eau (2020-2050) et un programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027) dans le but de gérer, protéger et valoriser cette denrée vitale. Mais, il s’avère que la mission est tout particulièrement rude, en raison des changements de climatqui parait-t-il, hypothèquent fort sérieusement tout l’effort consenti à cet effet. La carence hydrique est devenue non plus une question temporelle, due à la constance de la sécheresse, mais bel et bien une réalité structurelle. En fait, l’état de la contenance des barrages en eau s’aggravede plus en plus puisqu’elle atteint à présent un niveau alarmant, descendant à moins de 4 milliards de mètre cube sur 16 milliards de m3 qu’elle devait en contenir, soit 25% de sa capacité. Tous les chiffres relatifs au stock et emmagasinage du débit hydraulique se devraient dorénavant de s‘actualiser, eu égard cette régression phénoménale qui interpelle fortement les décideurs de la gestion de l’eau. Il est bien clair que Feu le Roi Hassan II, se focalisait sur la politique des barrages qui a, faut-il le rappeler, joué un rôle primordial dans ce sens qu’elle a assuré longuement l’alimentation en eau potable aussi bien en direction des populations qu’à l’adresse des terres irriguées. Cependant, au fil du temps, le fait de se contenteruniquement à cette technique paraît aujourd’hui, rudement insuffisante. Il passe pour judicieux d’en innover d’autres formules moins onéreuses et plus efficientes, notamment les stations de dessalement dont la nécessité s’illustre à coup sûr, cas de celle de la région d‘Agadir qui s’opère à des cadences soutenues sans coup férir. Ceci étant, le stress hydrique oblige à mettre en avant des façons d’agir dans la gestion, l’économie, le recyclage en permanence des eaux usées, la récupération systématique des eaux pluviales, l’optimisation de l’eau, tout en menant une lutte sans merci contre la gaspillage, la surexploitation et le choix des cultures à préconiser de manière rigoureuse. Il est insensé et condamnable de continuer à liquider la paysanneriesolidaire au profit des gros barons de l’agriculture de l’export qui affaiblit le marché intérieur et asphyxie de l’eau des nappes phréatiques. Les intermédiaires ont toujours existé, depuis longtemps et n’expliquent pas en totalité, la cherté des denrées alimentaires en fruits, légumes et viandes, mais sans nul doute, cette disparition ahurissante de la petite agriculture minée par la difficulté de pomper l’eau plus profondément, ingurgitée par lerichissime bonnet d’a côté, étouffée par le coût élevé des prix du carburant et de l’engrais qui ont manifestement doublé sinon triplé. Le défi à relever dans ce sens devra passer inévitablement parcette panoplie de mesures à caractèresensibilisateur et coercitif, car la souveraineté en matière d’eau n’est plusunslogan de luxe, mais une priorité existentielle impérieuse !

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