Leila Rhiwi juge « important » l’engagement en faveur de l’égalité homme/Femme

ONU Femmes au Maroc

Mme Leila Rhiwi, Représentante ONU Femmes au Maroc, a jugé « important » l’engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, ajoutant que la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 08 mars de chaque année, se veut une opportunité pour l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes, de rappeler la philosophie de cette journée mondiale. Dans une lettre ouverte à cette occasion, Mme. Rhiwi rappelle que la commémoration du 8 mars constitue une lutte des femmes pour l’égalité des droits économiques politiques et sociaux, notant que cet élan de mobilisation à l’échelle planétaire avait commencé avec les revendications des femmes dès le début du siècle dernier, pour le droit de vote, le droit au travail, le droit d’exercer une fonction publique, l’éradication des discriminations sur les lieux de travail. « Cette date nous invite, donc, à nous remémorer les combats menés pour faire avancer les droits des femmes dans nos sociétés », insiste-t-elle, ajoutant que cette occasion est aussi « un moment de bilan pour apprécier les avancées et les progrès mais aussi un moment d’interrogation et d’analyse sur tout ce que les femmes continuent à vivre comme entrave à la jouissance de leurs droits, un moment d’engagement pour accélérer la cadence en faveur d’une société égalitaire ». Elle fait état des changements réels qui ont été, selon elle, « désespérément lents » pour la majorité des femmes et des filles à travers le monde, plus d’un quart de siècle après l’adoption par la communauté mondiale du Programme d’action de Beijing, qui avait établi la façon d’éliminer les obstacles systémiques qui empêchent les femmes de participer de manière égale dans tous les domaines de la vie, que ce soit dans la sphère publique ou privée. « Aujourd’hui, pas un seul pays ne peut prétendre avoir atteint l’égalité des sexes », estime la responsable onusienne, soutenant que les avancées contrastent avec le fait qu’en dépit de l’éducation améliorée des femmes, ces dernières continuent à occuper des emplois parmi les moins attrayants, les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes restent un phénomène universel, la violence à l’égard des femmes et des filles subsiste dans tous les pays, et les femmes sont loin d’être au même niveau de représentation que les hommes dans les postes de direction d’institutions tant publiques que privées et politique. Certes, le Maroc a connu de nombreuses avancées au cours des dernières années tant sur le plan législatif qu’institutionnel et ce en accord avec les engagements internationaux pris par le pays, nuance-t-elle, ajoutant que sur le plan constitutionnel, le pays dispose d’une constitution qui consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes et celui de la parité, et des réformes des cadres juridiques en vue de leur harmonisation avec les standards internationaux ont été réalisées.

Le Royaume a mis en place des politiques publiques dédiées à l’avancement et à la protection des droits des femmes, rappelle-t-elle, notant qu’à l’instar des mouvements mondiaux, la société civile marocaine, notamment les organisations de droits des femmes et leurs coalitions, constitue une véritable force de proposition et interagit dans un dialogue politique régulier avec les décideurs. Malgré les progrès déployés, les indicateurs de développement humain, incluant l’accès des hommes et des femmes à l’éducation, la santé et l’emploi démontrent des « inégalités persistantes », juge Mme. Rhiwi, rappelant qu’au niveau du Global Gender Gap Report 202 1 du Word Economic Forum, le Maroc est au 144ème rang sur 156 pays en matière d’égalité entre les sexes. Commémorer la Journée internationale des droits des femmes, « c’est avoir cette conscience globale des défis quant à l’atteinte de l’égalité chacun dans son domaine et la volonté et l’engagement d’accélérer les progrès en sa faveur », ajoute-elle.

Pour Mme Rhiwi, ce chemin vers l’égalité ne peut être poursuivi par les femmes seules. « Les hommes et les garçons sont concernés et doivent être plus impliqués, leur voix en tant qu’alliés du féminisme doit être plus forte », conclut-elle.

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